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Attila

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Attila

Attila fut le roi des Huns - une peuplade originaire des steppes qui s’était établie dans la plaine danubienne - et régna selon l’historiographie romaine de 434 à 453.

Les années suivantes 435-440, sous le règne de Bleda, sont marquées par le triomphe des Huns face à l’empire d’Orient. Ce triomphe est avant tout diplomatique et la politique de Bleda à l’égard des Romains est pacifique. Un doublement du tribut versé par Constantinople et la promesse impériale de ne plus s’allier aux barbares ennemis des Huns (aux peuples germaniques restés indépendants) donne les mains libres à Bleda. Aussi, les Huns étendent leur empire jusqu’aux Alpes, au Rhin et à la Vistule.

Sommaire

1 La prise de pouvoir d’Attila 2 Attila et l’empire romain 2.1 La perte du tribut oriental 2.2 L’épisode d’Honoria 2.3 L’invasion de la Gaule 2.4 La fin 3 L’image légendaire d’Attila

La prise de pouvoir d’Attila

Pourtant, dès 440, profitant de l’occasion qu’offre l’invasion de l’Arménie romaine par les Perses sassanides, invasion qui détourne momentanément l’attention de Constantinople des Huns, Bleda attaque à nouveau l’empire d’Orient. À ce moment, Attila n’aide son frère qu’en dernier recours, ayant entamé des pour-parlers avec l’Empire de son côté. Il ne le fait sans doute que pour éviter d’être lésé sur le partage du butin.

La politique séparée d’Attila lors de la guerre de 441-442 s’explique principalement par sa volonté de négocier avec les Romains la remise des princes héritiers huns qui s’étaient réfugiés dans l’empire à la mort de Ruga, dès 435. Ceux-ci auraient hérité du royaume en cas de décès de son frère.

Fin 444 ou début 445, aidé par ses vassaux germaniques, Attila réussit un coup d’État contre son frère Bleda. Deux Germains soumis aux Huns : le Skire Edika et le roi des Gépides Ardaric, fournirent en effet les forces nécessaires pour l’assassinat de Bleda qui eut lieu dans l’ordu de ce dernier.

Attila devient alors grand-roi des Huns. Son règne dure huit ans et est marqué par un effondrement de la puissance des Huns, jusque-là patiemment bâtie sur la reconnaissance de l’empire hunnique par l’empire romain d’Orient et sur la manne financière des tributs et rançons versés par Constantinople.

En réalité, il semble que dès la fin de l’assassinat, les alliés germaniques d’Attila aient influencé celui-ci en favorisant la propension qu’il avait de se croire destiné à règner sur l’univers tout entier. Ainsi, avec la collaboration d’une vache et de son gardien, ils trouvent pour Attila l’épée du dieu de la guerre, Mars, pointant hors de terre. Or, dans l’engrenage qui va mener les Huns à acquérir plus de puissance, Attila se trouve rapidement contraint à de nouvelles guerres pour récompenser et surtout garder ses fidèles Germains.

Aussi, Attila se fait désigner Europæ Orbator (empereur d’Europe) et s’empare dès 445-446 de la province romaine de Pannonie-Savie (le reste de la Pannonie étant déjà tenue par les Huns). Pour maintenir la fiction de l’administration romaine, il est quand même nommé maître de la milice par l’empereur. [modifier]

Attila et l’empire romain

Depuis la cuvette danubienne où il est durablement installé, Attila menace alors l’empire romain.

Mais, le 27 janvier 447, un tremblement de terre détruit une grande partie de la muraille théodosienne de Constantinople et provoque une famine importante. Cette faiblesse de l’empire d’Orient permet à l’empire d’Occident d’être momentanément épargné par les visées d’Attila. [modifier]

La perte du tribut oriental

Attila, profitant de l’événement, jette son armée sur l’empire d’Orient. Il s’y embourbe : en réalité, l’empire ne paye pas son tribut et les versements des sommes précédemment dues sont interrompues. Les négociations de paix durent plusieurs années, sans aucun bénéfice pour les Huns.

Or, au moment même où elles vont aboutir, les tributs versés par l’Orient se tarissent définitivement. L’empereur Théodose II meurt dans un accident de cheval et le « parti des bleus » (parti des sénateurs et des aristocrates) triomphe : il est farouchement opposé à l’idée de payer les barbares pour acheter la paix.

N’ayant pu envahir ni soumettre l’Orient, Attila se retrouve pris dans le jeu diplomatique d’Occident en 450. [modifier]

L’épisode d’Honoria

L’épisode concerne Honoria, co-impératrice d’Occident que son frère cadet, Valentinien III veut forcer à prendre le voile pour préserver l’unité impériale. En 449, un scandale éclate et Honoria est envoyée à Constantinople pour que sa « virginité » soit mieux gardée.

Celle-ci envoie alors sa bague à Attila pour lui demander de l’aide. Attila prend l’affaire au sérieux et accepte le bijou comme « dot », avant de demander la Gaule en tant qu’héritage impérial dû à sa « fiancée ».

Ses exigences se heurtent naturellement à un refus.

Bloqué en Orient, devant le refus de Valentinien et suite à la disparition de Honoria, Attila se trouve contraint en automne 450 de déclarer la guerre à l’empire romain d’Occident, ce qui met un terme également au tribut versé par l’Occident. [modifier]

L’invasion de la Gaule

À la tête d’une armée coalisée hunno-germanique, Attila se lance au printemps 451 contre la Gaule. Cette armée réunit Gépides (les plus nombreux), Ostrogoths (dirigés par 3 rois frères dont le père du futur Théodoric le Grand), Skires, Suèves, Alamans, Hérules, Thuringiens, Francs, Burgondes, Alains, Sarmates, elle est majoritairement germanique et les Huns n’en composent qu’une infime partie. Les tactiques qui ont précédemment fait leur succès contre les « civilisés » ne sont donc plus à l’ordre du jour. Le 7 avril, Attila brûle Metz.

La Gaule lui résiste, d’abord à Paris sous l’impulsion de sainte Geneviève, puis à Lyon, à l’instigation de saint Aignan.

Attila est définitivement vaincu par une autre armée barbare, menée par le patrice romain Aetius représentant l’empereur Valentinien III, mais surtout grand connaisseur du grand-roi.

À Orléans, où il compte franchir la Loire, le roi hun trouve face à lui les Wisigoths de Théodoric Ier et l’armée romaine d’Aetius, en réalité composée de tous les peuples établis en Gaule à cette époque : Alains, Francs, Burgondes, gentiles sarmates, Saxons, lètes (colons barbares), Armoricains et même des Bretons venus d’Outre-Manche...

Les Huns sont repoussés et c’est à 5 milles romains (7,5 km) de Troyes que la bataille finale a lieu, sans doute moins d’une quinzaine de jours plus tard, dans des champs près du village de Maurica ou Mauriacus (latin campus mauriacus, improprement identifiés par la suite comme les « champs catalauniques » près de Châlons-en-Champagne).

À la suite du carnage, Attila reste un moment en Gaule ; puis se retire vers le Rhin. Au printemps 452, il attaque à nouveau en Italie. L’armée d’Attila prend Aquilée, Padoue, Vérone, Milan, Pavie et se dirige vers Rome. Valentinien décide de négocier.

Conduite par le pape Léon Ier, par le préfet Trigetius qui a déjà traité avec les Vandales de Genséric, et par le consul Aviennus une délégation romaine va au devant du roi des Huns et obtient un armistice. [modifier]

La fin

Dans le même temps, les troupes du nouvel empereur oriental, Marcien, ont franchi le Danube et menacent le cœur de l’empire hunnique. Aussi, Attila se retire en Pannonie.

De retour dans son ordu, le grand-roi meurt subitement, au printemps 453, peut-être empoisonné, sans doute d’une hémorragie à la suite d’un festin donné à sa cour pour ses dernières noces.

Attila reçoit des funérailles royales et est enterré dans un triple cercueil, probablement sous le lit du fleuve Tisza (dans la Hongrie actuelle), temporairement détourné pour l’occasion. Son fils Ellac lui succède. [modifier]

L’image légendaire d’Attila

Attila est surtout connu dans l’historiographie et dans la tradition chrétienne occidentale pour avoir été le fléau de Dieu, ce qui lui a conféré une image des plus sombres.

En réalité, ce fils du roi d’un des peuples les plus puissants de son temps est devenu aux yeux des Européens occidentaux l’image emblématique du souverain-guerrier nomade, se confondant dans l’imaginaire populaire avec les traits que l’on prêtera plus tard à Gengis Khan : sanguinaire, aimant la guerre et les pillages par-dessus tout, cruel et rusé.

Or, cette vision est en grande partie inexacte : non seulement les Huns d’Attila était un peuple turc qui accueillait de nombreux Germains en son sein, à tel point que ces derniers étaient largement majoritaires dans la coalition du campus mauriacus, mais aussi la cour d’Attila était sans doute l’une des plus raffinées de son temps, qui avait repris nombre d’usages romains.

Cependant, l’époque à laquelle vécut Attila - vers la fin de l’empire d’Occident, son opposition avec le général Aetius, par ailleurs nommé le dernier des Romains et l’origine de son peuple ont frappé l’imaginaire collectif et contribué à faire d’Attila la figure typique du barbare s’opposant à la civilisation, ce qui ressort dans les nombreux films ou œuvres dans lesquels ce dernier apparaît.

Dans le chant des Nibelungen (fondé sur l’écrasement des Burgondes par les Huns et popularisé au XIXe siècle par Richard Wagner), connu dans une version du XIIe siècle, Attila apparaît sous le nom de Etzel, noble et généreux allié. Il est aussi dépeint dans les légendes germaniques sous les traits de Atli, cruel et assoiffé d’or.

Ces deux aspects montrent quelles peuvent être les différentes facettes de la vérité. Enfin, en raison de l’historiographie nationale, il ne faut pas oublier qu’Attila, nom d’origine germanique et plus précisemment d’origine gotique, a disparu partout sauf en Hongrie actuelle, où ce prénom est toujours autant populaire.

Attila est le titre d’une des dernières tragédies de Pierre Corneille alors sur le déclin. La faiblesse de cette pièce par rapport à ses plus grands chefs d’œuvre a suscité le commentaire suivant de Boileau (la précédente tragédie de Corneille avait pour titre Agésilas) : « J’ai vu Agésilas, hélas ! - Mais après l’Attila, holà ! »

Inspiré par les travaux récents des historiens, Le Chamane d’Attila, roman de l’écrivain hongrois Tibor Fonyodi (paru en français aux éditions Pygmalion en 2005) dépeint la civilisation des Huns de manière nouvelle. Il souligne le rôle fondamental de la spiritualité dans leur culture, une civilisation au vrai sens du terme, dont les Hongrois furent les héritiers et qui est encore sans doute celle des peuples vivants dans les steppes eurasiennes aujourd’hui. L’auteur a déclaré dans une interview que son but avait été, avec Le Chamane d’Attila, d’écrire un roman fantasy, une sorte de Seigneur des Anneaux puisant dans la mythologie des Huns.


source:wikipedia

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