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Victoires

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Biographie

Bernard DUPERIER, Ancien Commandant des Groupes de Chasse français en Angleterre - Extrait de la préface - Jusqu’au bout sur nos Messerschmitt - Adolf Galland

Je me souviens avoir lu, c’était en 1943, je crois, la note biographique accompagnant une photo du général Galland, que publiait le bulletin Officiel de la Royal Air Force. L’article se terminait par les mots suivants : " Faites attention si vous le rencontrez, cet homme est dangereux "
La lecture de " jusqu’au bout sur nos Messerschmitt " révélera aujourd’hui à ceux qui n’ont pas lu ce texte la prodigieuse carrière aéronautique et militaire de ce jeune élève pilote de l’aviation civile, devant qui s’ouvrirent brusquement les portes de la Luftwaffe naissante. A partir de ce moment, cette carrière s’identifie avec le développement de l’arme qu’avaient voulu se donner Göering et Hitler.

Elle en épouse les hauts et les bas, La Légion Condor part se battre en Espagne, Galland fait partie de l’expédition, l’Anschluss et l’occupation de la Tchécoslovaquie se font sous la protection de la Luftwaffe et Galland participe à l’opération. La Pologne est envahie, la Hollande, la Belgique et la France sont écrasées sous le poids de la Wehrmacht. Galland a été de tous les combats.

Puis vient la bataille d’Angleterre, qui est " sa " grande bataille, et pour finit nous assistons, par les yeux de l’auteur, aux opérations des fronts russe et italien ainsi qu’à l’effondrement de la puissance allemande.

Toute cette tranche de l’histoire militaire contemporaine est décrite et analysée par le général Galland avec cette étonnante précision qui devient un réflexe chez le pilote de chasse d’aujourd’hui.

La documentation à laquelle ses fonctions lui ont donné accès lui permet d’autre part de fournir des chiffres et des faits passionnants pour le lecteur et plus encore pour celui qui a été le témoin ou le protagoniste des mêmes combats, mais de l’autre coté. Le débat s’élève d’ailleurs au fur et à mesure que le récit progresse et que l’auteur occupe des postes d’où sa vue s’élargit de plus en plus.

Nous commençons par assister aux démêlés d’un sous-lieutenant aux prises avec le Service du Personnel et nous terminerons avec l’exposé magistral de tactique et de stratégie aérienne que nous tait le Commandant en Chef de la Chasse allemande.

Quelques mots de combats émaillent le livre, mais il ne faut pas chercher ici les grands " expliquages de coups ", à la façon d’un Peter Henn ou d’un Rudel, que Jules Roy appelait si bien " un lansquenet du tonnerre ". Galland, à l’opposé de la majorité des auteurs de souvenirs de guerre, est avant tout un pilote à l’audace froide et lucide. Ne commence t-il pas sa carrière en écourtant volontairement un record en planeur parce qu’il sentait ses commandes se détendre ? Et ce courage, que seul un aviateur de performance peut apprécier, le peint tout entier. Toujours et partout, il recherche le combat, proclamant qu’il faut que les grands chefs volent pour juger par eux-mêmes des conditions éternellement changeantes du combat aérien. Mais le risque qu’il prend est toujours calculé, aussi le gaspillage de ses hommes et de son matériel par des chefs inconscients le met hors de lui.

En ce qui me concerne, j’ai pris un très vif plaisir et un intérêt extrême que le ne peux pas dissimuler à la lecture de ces pages, Je me suis souvenu aussi avec amusement du fameux épisode que Galland rappelle et au cours duquel la R-A.F. vint parachuter la jambe artificielle du Wing Commander Bader au-dessus de Saint-Omer. J’y étais !