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La guerre civile russe après 1917

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La guerre civile qui touche la Russie après la révolution de 1917 est d’une extrême violence qui s’attaque à toute la société ; elle s’achèvera entre 1921 et 1922, lors de la création de l’Union soviétique.

L’invasion de l’Ukraine

La guerre civile commence par une guerre entre la Russie et l’Ukraine : Lénine et Staline décident de l’invasion de l’Ukraine suite à une demande d’aide lancée par le gouvernement provisoire bolchevique. En été 1918, la Russie correspond au territoire de l’ancienne Moscovie, car elle a perdu toutes ses périphéries conquises depuis par l’empire tsariste, à savoir entre autres l’Ukraine, la Pologne, la Finlande, les pays baltes, ainsi qu’une partie de la Biélorussie.

La fondation de l’armée rouge

Comme les bolcheviks n’ont pas d’armée, ils fondent l’armée rouge en janvier 1918. Elle se crée à partir du volontariat. Mais cela ne dure que peu de temps, car en avril 1918, les Russes reviennent à un système d’armée obligatoire, avec la discipline qui en fait partie. Ils font ainsi appel aux anciens officiers de l’armée tsariste relégués au rang de commissaires politiques, surveillés de surcroît car les bolcheviks n’ont aucune confiance en eux. Cependant, malgré l’obligation de l’armée, la discipline et les mesures de rétorsion, il y a beaucoup de fuites et de désertions de la part des soldats.

La guerre paysanne

C’est le début de la « guerre paysanne » contre l’Etat soviétique : la bolchevisation des masses populaires en train d’évoluer se produit, en raison de la conscription des paysans pauvres, ceux qui rêvent de s’occuper de leur terre et non pas de servir l’armée rouge. Ils se détournent alors des bolcheviks.

La guerre aux frontières de la Russie

La guerre est menée sur trois fronts : l’Ukraine de l’ouest, les territoires du Don contre les cosaques, ainsi qu’en Sibérie, sous le contrôle de l’amiral Koltchak, un des chefs des armées blanches.
La guerre civile se déroule dans une violence extrême, avec des villages incendiés, des prises d’otages, des exécutions sommaires, la création de camps de concentration pour les prisonniers. Les Russes ont très souvent recours à la propagande, utilisant des affiches et des tracts, que ce soit du côté des rouges ou des blancs. Néanmoins, la violence antisémite se retrouve davantage du côté des armées blanches.

L’armistice de 1918

1918 sonne la fin de la Première Guerre mondiale. Les empires centraux s’effondrent, et plusieurs vagues révolutionnaires agitent l’Europe de 1918 à 1919 : des soviets, notamment, voient le jour en Allemagne en octobre 1918, où le parti communiste est créé en décembre de la même année par Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht, qui seront rapidement assassinés.
Le nouvel état soviétique bénéficie d’un courant de sympathie populaire dans plusieurs pays, comme la France et l’Angleterre. Néanmoins, les anciens alliés espèrent toujours que le régime s’écroule, et ils soutiennent militairement les armées blanches bien que les troupes soient peu a peu retirées. Un dégagement militaire se fait alors de leur côté, et un traité de paix est signé entre l’Estonie et la Russie soviétique en février 1920.

Une courte paix

L’espoir des bolcheviks de voir une révolution européenne part en fumée en même temps que se termine la guerre civile. Le blocus économique de l’Allemagne est levé au début de l’année 1920, et en février 1920 une première fenêtre est ouverte sur l’Occident pour la Russie soviétique par le traité de paix signé avec l’Estonie. C’est le premier pas de la Russie vers la reconnaissance de l’indépendance de l’Estonie. Peu à peu, les trois états baltes et la Finlande acquièrent un duché autonome. Mais le problème se complique avec la Pologne.

La guerre russo-polonaise

En 1920 commence la guerre russo-polonaise lorsque la Pologne est dirigée par Josef Pilsudski qui, lors de la prise de pouvoir, soutenait les Rouges, plus anarchiques, contre les armées blanches. Comme Pilsudski souhaite reconstituer la grande Pologne, l’armée polonaise avance en Ukraine ; pourtant, auparavant, les bolcheviks avaient proposé un règlement de frontière avantageux pour la Pologne, mais cette dernière avait refusé. Kiev est conquise par les Polonais en mai 1920. Mais l’armée rouge contre-attaque, et un sentiment national contre la Pologne naît. Cela fait débat chez les bolcheviks, car Lénine veut poursuivre la guerre jusqu’en Pologne, tandis que Trotski y est opposé. Lénine a toujours l’espoir que les ouvriers de Pologne se soulèveront, et il prône alors la poursuite de la guerre. Il espère également que l’Allemagne entre en révolution. Seulement, en Allemagne, l’armée rouge est perçue non pas comme une révolution libératrice, mais comme une armée russe impériale qui ne cherche qu’à reconquérir la Pologne. C’est pourquoi cette dernière l’expulse hors de son territoire.

La ligne Curzon

Un armistice est signé ; il sera sanctionné plus tard par le traité de Riga en mars 1921, car ce traité ne tient pas compte de la ligne Curzon faisant office de ligne d’armistice. Cette ligne Curzon est mise en place en 1919 par Lord Curzon, elle agit comme une ligne de démarcation. Pour ça, la Russie doit abandonner à la Pologne la Biélorussie occidentale ainsi que la Galicie ukrainienne, et surtout Vilnius ; celle-ci sera plus tard la pierre d’achoppement entre la Pologne et la Lituanie durant l’Entre-deux-guerres, car la Lituanie la revendique.
La frontière polonaise se situe alors à l’Est de la ligne Curzon : ces territoires habités par des Ukrainiens et des Biélorusses acquis sont des biens considérables pour la Pologne.

Le succès du bolchevisme

Dès la fin de l’année 1922, lorsque l’Armée rouge se retourne contre Wrangel, dirigeant de l’armée blanche, cela sonne le succès des bolcheviks : en effet, ces derniers bénéficient d’un avantage important qui est celui de la mobilisation idéologique. Malgré ses excès, la population de Russie préfère les Rouges, car la victoire des Blancs signifie l’abolition du décret sur la terre et un retour de la noblesse, ce que les paysans ne souhaitent pas du tout. Il y a d’ailleurs beaucoup de soulèvements paysans contre Wrangel. En outre, le nationalisme grand russe oppose les Blancs aux peuples allogènes. Les généraux russes sont intraitables sur la question de l’unité de la grande Russie. Pour les peuples des périphéries, les bolcheviks apparaissent finalement comme un moindre mal. Néanmoins, la victoire des bolcheviks relève du miracle, car ils n’avaient initialement même pas d’armée !


Sources : RIAZANOVSKY, Nicholas, Histoire de la Russie des origines à 1996, Paris, Laffont, 1999.
AMACHER, Korine, La Russie, 1598-1917 : révoltes et mouvements révolutionnaires, Infolio, 2011

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