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Les premiers à quitter la Russie la désertent en 1917, lorsque la Révolution éclate et que le chaos l’emporte. C’est la première vague d’émigration. La deuxième vague se déroule à l’issue de la Seconde Guerre mondiale : de nombreux citoyens soviétiques quittent l’URSS. Dans les années 1970, après la création de l’état d’Israël, les Juifs russes obtiennent l’autorisation d’y émigrer : c’est la troisième vague d’émigration soviétique.

On parle d’émigrés alors qu’il s’agit en réalité d’exilés soviétiques. En effet, si certains ont choisi de quitter le pays, d’autres étaient indéniablement en danger et devaient fuir. Bien que persuadés qu’ils rentreraient vite, ils voient l’URSS grandir et les bolcheviks rester au pouvoir.

Des auteurs francophones, écrivant en français, tels que Elsa Triolet, Joseph Kessel, ou encore Nathalie Sarraute, représentent les émigrants russes qui ont adopté la langue de leur pays d’accueil. Vladimir Nobokov est également un émigré soviétique adoptant une nouvelle langue. Il écrit Lolita en anglais, par manque de lecteurs russophones. Le lectorat émigré n’a d’ailleurs pas les moyens de soutenir ses écrivains. On parle de Russie d’outre-frontière. Ses représentants sont d’ailleurs convaincus d’avoir emporté avec eux la culture russe d’avant la révolution bolchevik, ainsi que la religion orthodoxe. D’autres écrivains, comme Boris Zaïtsev, voulaient rester en Union soviétique afin de combattre le bolchevisme, puis finissent hors de leur pays pour rester en vie.