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L’annexion russe de l’Asie centrale et du Caucase

, par

L’expansion de l’empire en Asie

Durant le règne d’Alexandre II a lieu la crise balkanique de 1875-78, mettant au centre la question de la Bulgarie ainsi que l’expansion de la Russie en Asie centrale. Deux campagnes ont lieu pour mener l’annexion de tout le sud de l’Asie centrale, où se trouvent trois états dirigés par des dynasties ouzbèques et le khanat de Krivat.
Pour la Russie, ces khanats représentent un morceau d’Asie très lointain, et seule l’annexion de la steppe kazakhe est définitive ; son annexion commence début du XIXe. La Russie y construit des forts, surtout au sud. Cette annexion fait que, dans les années 1850, la Russie devient la voisine directe des trois royaumes de l’Asie centrale. La guerre de Crimée s’étant terminée en 1856 [1], la guerre contre les montagnards du Caucase du nord a retardé la continuation de l’expansion de la Russie dans cette région.

Direction le Sud de la Russie

En 1864, une importante résistance des Tcherkesses survient dans le Caucase du nord, aussitôt réprimée. [2] Dès le début des années 1860, la conquête de l’Asie centrale se poursuit dans le sud et peut réellement commencer a partir du Kazakhstan : les Russes s’attaquent alors aux Khanats ouzbèque, de Boukhara et de Kokand qui sont désormais sous protectorat russe. En 1873, la Russie mène une grande expédition contre Riva qu’elle annexe.

Batailles en Asie centrale

En 1881 commence la période des contre-réformes, lors de laquelle apparaît la police secrète Okhrana ainsi qu’un manifeste impérial ayant pour but celui de renforcer le pouvoir autocratique, sans compter que la censure l’est également. La même année, les Turkmènes entreprennent une longue résistance, mais leur capitale, située à la frontière de la Perse, tombe trois ans plus tard. La Russie s’approche de l’Afghanistan et, en 1884, l’ensemble de l’Asie centrale est sous contrôle du gouvernement général du Turkestan.

Tout le contrôle au gouvernement

En 1884, l’Université acquiert un nouveau statut : elle est placée sous le contrôle du gouvernement. Désormais, toute vie étudiante corporative est interdite. Surtout, l’accès aux collèges est limité pour les classes sociales défavorisées. Dès 1889, le contrôle de la paysannerie est renforcé jusqu’à devenir paternaliste. Des chefs ruraux, issus de la noblesse, veillent à ce contrôle renforcé.

Les intérêts de la Russie

La Russie a un intérêt stratégique, à savoir le gain des activités de pillages réalisés contre les colons russes de Sibérie méridionale. Il s’agit en quelque sorte d’un impérialisme défensif, car les troupes avancent pour se protéger contre des peuples qui mettent en danger la population. Le second intérêt de la Russie est économique, car les terres de l’Asie centrale produisent le coton dont la Russie a besoin et qui, auparavant, était importé d’Amérique. De plus, dans cette région, la faible densité de peuplement laisse une place importante aux colons russes, car il existe le problème d’un manque de terres. C’est pourquoi l’Empire russe s’empresse d’aller coloniser les terres à l’Est.

La conquête du Caucase

Le Caucase du sud, qui correspond aujourd’hui à la Georgie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan, fut annexé dans le contexte des conflits de la Russie avec la Perse et la Turquie. Concernant le Caucase du nord, après la guerre d’extermination, la Tchétchénie et l’Asie centrale, ces conquêtes sont quelque peu considérées comme une guerre coloniale.
Finalement, ce sont les ethnies nomades, structurées en tribus dans les déserts, qui opposent la plus forte résistance à l’avancée russe. La politique d’expansion atteint un pique avec cette politique impérialiste avec l’anéantissement, du moins l’expulsion des Tcherkesses en 1884.

Naissance d’un sentiment européocentriste en Russie

Le Caucase et l’Asie centrale sont, finalement, de nouveaux sujets que rencontre la Russie : il ne s’agit plus de voisins immédiats de l’Empire, qui n’a donc pas d’histoire commune avec eux. Un sentiment de supériorité européocentriste s’empare des Russes qui se considèrent européens face aux régions asiatiques. Ils ont désormais de moins en moins de compréhension vis-à-vis de leurs valeurs et de leur civilisation ; c’est la raison pour laquelle la Russie entreprend une mission civilisatrice de type européocentriste, mue évidemment par des objectifs économiques.

Objectifs des Russes lors de la conquête

Si la conquête du Caucase s’inscrit dans une optique sécuritaire, elle est néanmoins associée au désir de libérer les peuples chrétiens de la tutelle des empires païens. Les conquêtes ultérieures, notamment celle du Caucase du nord, même si elles relèvent aussi du désir d’assurer à la Russie des frontières sûres, sont malgré tout d’inspiration impérialiste.


Sources : RIAZANOVSKY, Nicholas, Histoire de la Russie des origines à 1996, Paris, Laffont, 1999.
AMACHER, Korine, La Russie, 1598-1917 : révoltes et mouvements révolutionnaires, Infolio, 2011
KAPPELER, Andreas, La Russie, empire multiethnique, 1994


[1voir l’article La guerre de Crimée

[2voir l’article La conquête du Caucase

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