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Catherine la Grande

1762-1796

, par

Catherine est l’épouse de Pierre III. D’origine allemande, Catherine est une princesse très intelligente qui a su conquérir le titre de Catherine la Grande. Parfois comparée à Pierre le Grand pour ses dons pour la propagande, ainsi que son énergie, c’est aussi une femme égoïste et terriblement cruelle.

Son arrivée en Russie

Catherine arrive en Russie en 1744 à l’âge de quinze ans, prétendant à devenir la femme de Pierre III. Pour cela, elle se convertit à l’orthodoxie et apprend le russe. En outre, elle se montre très curieuse et s’intéresse à la littérature française, ainsi qu’à la philosophie des Lumières. Elle est même l’amie de Voltaire et de Diderot. Catherine épouse Pierre en 1745, elle a alors trente-trois ans.

Le complot contre son époux

Catherine n’éprouve aucun sentiment à l’égard de Pierre III. Populaire à la cour, Catherine profite de l’hostilité générale pour entraîner la garde de son côté et la retourner contre son mari : le coup d’Etat a lieu en 1762, au cours duquel le tsar est assassiné. Elle est aussitôt proclamée impératrice.

Le début du règne de Catherine (1762-1766)

Catherine débute son règne en 1762 en abolissant l’obligation de servir instauré par Pierre. Pourtant, la plupart des nobles continuent d’appliquer cette loi, bien qu’ils aient la liberté de ne pas le faire. Certains en profitent même pour faire émerger les premières critiques de l’autocratie, ce qui participera au conflit mondial de la guerre de sept ans.
La Charte de la noblesse est rédigée en 1785, exemptant les nobles d’impôts et leur offrant des droits, surtout des privilèges.

La Commission législative : 1766-1768

Depuis 1762, Catherine manifeste des envies de réformes. En 1764, elle sécularise les biens de l’Eglise tout en promulguant un édit de tolérance vis-à-vis des vieux-croyants [1], et réorganise le Sénat. Deux ans plus tard, elle convoque une Commission législative dans le but de créer de nouvelles lois en s’inspirant notamment de Montesquieu. Il y a plus de cinq cent députés qui représentent des institutions ainsi que les différentes classes de la société, à savoir les paysans, les nobles, les Cosaques, etc. En 1768, la Commission législative s’évanouit à l’arrivée de la guerre entre la Russie et la Turquie de 1768 à 1774. Pourtant, cette commission aura permis pour la première fois de mettre le doigt sur le problème du servage auquel il faut trouver une solution. En effet, cette commission cherche à ce que les serfs ne soient plus maltraités par les propriétaires : elle critique la torture et dénonce des pratiques telles que la peine capitale. Celle-ci est pourtant remplacée par mille coups de fouet, ce qui tue immanquablement le châtié…

Impératrice ambitieuse

Il a souvent été reproché à Catherine la Grande de beaucoup parler sans vraiment agir ; il en fut de même avec Alexandre Premier. Pour Catherine, cela fait surtout référence à la question du servage. Durant son règne, l’impératrice participe au premier partage de la Pologne en 1772 entre la Prusse, l’Autriche et la Russie. [2] Un an plus tard, et durant trois années, à lieu la révolte de Pougatchev [3]. Elle est coupée par la paix de Kutchuk-Kaïnardji en 1774, et l’abolition de la Sietch du Dniepr en 1775 en transférant des Cosaques dans d’autres régions. En 1783, elle annexe la Crimée et assure un protectorat sur la Géorgie. Mais une nouvelle guerre entre la Russie et la Turquie éclate en 1787 et s’étend sur quatre ans, jusqu’au traité de Iassy.
En 1790 est publié Voyage de Pétersbourg à Moscou d’Alexandre Radichtchev, qui sera aussitôt arrêté par l’impératrice [4]. Trois ans plus tard, la Pologne est à nouveau partagée, et une troisième fois en 1795.
A la fin de la vie de Catherine la Grande, on considère son règne comme un rempart de l’absolutisme suite à la Révolution française.

L’Europe en feu (1740-1786)

La France et l’Angleterre se livrent une guerre coloniale qui entraîne la Russie dans ses filets. En effet, cette dernière ne peut être l’alliée des deux en même temps. De plus, la France se montre toujours plus proche de la Pologne que la Russie - également de la Turquie et de la Suède -, et ce jusqu’au XIXe siècle. C’est pourquoi l’image de la Russie, proche de l’Angleterre de par leurs relations commerciales et amicales depuis Ivan IV, ternit aux yeux de la France. De plus, la Russie est proche de l’Autriche, cette dernière était ennemie de la France.
Depuis le XVIIIe siècle, la Prusse est un royaume dans le Saint Empire Romain Germanique, empire qui disparaîtra en 1815 lors des guerres napoléoniennes. Bien que morcelée, la Prusse va conquérir des provinces autrichiennes, la Silésie, et modifier les frontières. En 1748, le traité d’Aix-la-Chapelle est signé. Il dure jusqu’en 1756. Cette année-là, il est relayé par un traité entre la Prusse, proche de la France, et l’Angleterre, proche de la Russie, qui bouleverse les alliances établies jusqu’alors. L’enjeu de la rivalité étant alors l’Empire colonial, c’est à ce moment que l’Autriche et la France, pourtant opposées, s’allient contre la Prusse.

Guerre de sept ans : 1756-1763

Puisque l’Angleterre est en phase de devenir la plus grande puissance maritime mondiale, la Russie s’immerge dans la guerre de sept ans. C’est la première fois que la Russie intervient dans un conflit occidental. La guerre de sept ans commence en 1756. La Russie est alors alliée à la France et à l’Autriche, pourtant toutes deux opposées à l’Angleterre. C’est la raison pour laquelle la Russie évite de déclarer la guerre à la Grande Bretagne. A cette époque, la Prusse est en difficulté. Elle est sauvée par la mort d’Elisabeth en 1761.
Entre 1761 et 1762, Pierre met un terme à la guerre contre la Prusse et s’en fait une alliée. La Russie renonce alors à tous les territoires en Occident conquis jusqu’alors tandis que la Prusse, tout en rendant la Saxe, garde la Silésie. L’Autriche devient une puissance importante, mais c’est la Prusse qui devient une des plus grands alliés de la Russie jusqu’en 1890, lors de l’alliance franco-russe. Durant son règne, Catherine ne touche pas aux frontières.

L’essor du servage

Comme Catherine a accédé au pouvoir par la force, sa légitimité à le posséder est diminuée. Afin de fidéliser les nobles qui l’entourent, elle leur octroie des terres. Sauf que sur ces terres habitent des paysans qui les cultivent. Ces paysans, libres jusqu’alors, sont désormais la propriété des nobles et deviennent des serfs. C’est ainsi que Catherine la Grande asservit des milliers de personnes et aggrave considérablement la situation paysanne. [5] C’est d’ailleurs sous le règne de Catherine la France qu’a lieu la révolte de Pougatchev.


Sources : RIAZANOVSKY, Nicholas, Histoire de la Russie des origines à 1996, Paris, Laffont, 1999.
AMACHER, Korine, La Russie, 1598-1917 : révoltes et mouvements révolutionnaires, Infolio, 2011


[1voir l’article Le Raskol

[2voir l’article Les rapports russo-polonais

[3voir l’article La révolte de Pougatchev

[4voir l’article Alexandre Radichtchev

[5voir l’article Le servage russe

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