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Depuis la guerre, les prêts et les investissements américains avaient envahi l’Europe. Les effets de cette dépendance financière ne tarderont pas à se manifester lorsque les capitalistes américains désireront rapatrier les capitaux à court terme qu’ils ont investis.
En mai 1931, la plus grande banque commerciale autrichienne, la Kreditanstalt, fondée en 1855 par la famille Rothschild, ferme ses portes. Elle se déclare elle-même non solvable. Plusieurs grandes banques étrangères proposent de se porter à son secours, mais la faillite de la Kreditanstalt a prouvé la vulnérabilité des banques européennes. La panique financière gagne l’Allemagne.
Depuis que les États-Unis ont cessé de soutenir le mark, les capitaux quittent l’Allemagne. Les capitalistes américains jettent sur le marché les valeurs allemandes qu’ils détiennent encore. En six semaines, la liquidation atteint un milliard de marks. Pour enrayer la crise des changes et les sorties de devises étrangères, la Reichsbank est obligée de porter à 7 % le taux de l’escompte. Peine perdue. En juillet 1931, à court de réserves de devises, elle ne peut continuer à soutenir les établissements de crédit et, le 13 juillet, la Danat Bank ferme ses guichets.
Or le peuple et le gouvernement allemands ont encore en mémoire la crise monétaire de 1923, où la valeur du mark était tombée plus bas que celle du papier sur lequel il était imprimé. La crainte de la débâcle incite les autorités à prendre de sévères mesures restrictives, non seulement par le contrôle des changes, mais aussi par la surveillance des opérations bancaires.