mercredi 6 mai 2015, par
Quelles idées 7 Quels hommes ? A cinq ans d’intervalle, ce sont des élections
qui ont, bouleversé l’Espagne politiqué et changé son destin.
Le 12 avril 1931, les élections municipales, intervenues dans un climat prérévolutionnaire, donnent un curieux résultat : si, en effet, le nombre des conseillers monarchistes l’emporte largement sur celui des conseillers républicains, leur répartition dans l’ensemble du pays exprime une victoire républicaine. Estimant qu’il a perdu la confiance et l’amour de son peuple, Alphonse XIII, sans renoncer à ses droits, abandonne le trône. Il quitte l’Espagne. Le 15 avril, là République espagnole est proclamée.
Courageusement, l’équipe gouvernementale — Niceto Alcala Zamora, chef de l’Etat et président du Conseil, entouré d’Alejandro Lerroux (Garcia, Miguel Maura, Manuel Azana Diaz, Indalecio Prieto Tuero et Francisco Largo Caballero — se met au travail. Parmi les nombreux problèmes qu’elle doit résoudre, il en est trois qui lui paraissent prioritaires : la réforme agraire, les questions autonomiste et religieuse.
Sur le premier point, l’accord se fait difficilement entre les républicains, selon qu’ils sont communistes, socialistes ou libéraux. L’expropriation des terres entraine des
effets décevants.
C’est l’Etat qui est devenu le patron, ce qui ne vaut guère mieux pour les cultivateurs. Les salaires agricoles augmentent, entrainant le chômage.
Le coût de la vie enchérit. Les grèves se multiplient. Paysans et ouvriers sont mécontents et se tournent vers l’extrême gauche. D’autre part, autonomie concédée à la Catalogne tente le pays basque et la Navarre. Le séparatisme risque de morceler l’unité républicaine.
Enfin. l’anticléricalisme. affirmé trop Iemment par le gouvernement dans ses mesures maladroites. effarouche et indigne les éléments modérés de la population. Incer
tain de ses appuis au centre, le cabinet Azafia, qui a succédé à celui d’Alcalâ Zamora, infléchit sa politique vers la gauche, elle-même dépassée par l’extrême gauche, incarnée par la Confédération générale du travail.
Un pronunciamiento ; dirigé par le général José Sanjurjo Sacanell et rapidement maîtrisé, ouvre une ère d’instabilité ministérielle, suivie par un événement inattendu : le triomphe, aux élections législatives, de la droite, représentée par un parti — la Confédération espagnole des droites autonomistes, ou C.E.D.A. — et par un homme — José Maria Gil Robles. Bien qu’offrant un programme social assez avancé, la C.E.D.A. est impuissante à freiner marée montante de la gauche. Celle-ci triomphe, aux élections législatives de février 1936, sous la bannière rouge du Frente popular.
Sources : Article de Jean Descola Historia magazine 1970
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