dimanche 17 mai 2015, par
Malgré leurs revers dans le Nord, les républicains ne sont pas et ne se veulent pas vaincus. Au seuil de l’hiver 1937-1938, ils se sont ressaisis. Le gouvernement, que préside maintenant Juan Negrin à la place de Largo Caballero, s’est transporté à Barcelone, afin de pousser la production de guerre en Catalogne et de reprendre en main les masses ouvrières, guettées par l’anarchie. Indalecio Prieto est ministre de la Guerre. Il a réorganisé l’armée et s’est efforcé, contre le gré des communistes, de la dépolitiser. La bataille qui va l’engager à Teruel va lui permettre de faire ses preuves.
A la veille de Teruel, quels sont les effectifs en présence ? Les nationalistes disposent de 650 bataillons d’infanterie, d’une division de cavalerie, de 290 batteries d’artillerie et de 400 avions, soit un total de 600 000 hommes. Les républicains possèdent une armée de 450 000 hommes répartis en deux masses, celle du Centre, commandée par Miaja, et celle de l’Est, sous les ordres d’Hernandez Sarabia. Une troisième armée, celle du Levant, est en cours d’organisation à Valence. Le gouvernement républicain dispose en outre de 350 avions et de deux batteries d’artillerie.
C’est l’armée de l’Est qui prend l’offensive en direction de Teruel, position importante, car elle constitue le saillant sud-est des lignes nationalistes. La première phase de la bataille est à l’avantage des républicains, qui s’emparent de Teruel, empêchant ainsi les nationalistes d’isoler la Catalogne et de couper Madrid de la mer. Mais Franco ne restera pas sur cet échec. Le 31 décembre 1937, les nationalistes prendront position en face de Teruel, dans un paysage de désolation. Il fait tellement froid et la neige est si épaisse que les deux armées adverses, coupées de leurs bases de ravitaillement et littéralement bloquées par la glace, sont dans l’impossibilité de combattre.
Ce n’est qu’en février 1938, après une contre-offensive vigoureuse, menée par les meilleurs généraux de Franco — dont Varela, Yagüe et Dâvila — et soixante-dix jours d’engagements acharnés, que les républicains abandonneront Teruel, non sans en avoir fait sauter une partie à la dynamite. Victoire nationaliste chèrement acquise et dont le froid aura été l’un des agents.
Sources : Article de Jean Descola Historia magazine 1970
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