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La Suisse et sa neutralité

durant le second conflit mondial

, par

La guerre a éclaté, et la Suisse voit ses pays voisins passer sous contrôle allemand. Pourtant, cela n’a pas l’air d’inquiéter le président de la Confédération, Marcel Pilet-Golaz, qu’on peint comme conservateur et favorable aux régimes autoritaires. Mais les Suisses, alors ? Quel était leur parti ? Entre l’annexion de l’Autriche en 38, l’armistice pour la France en 40 et l’Italie commandée par Mussolini, la Suisse tente de conserver sa neutralité. Quelles sont les raisons qui ont poussé la Suisse à fermer ses frontières, alors que tout un peuple était conduit à la mort ? Car s’il est vrai que la Solution finale mise en place par l’Allemagne nazie, dont le but était d’exterminer le peuple juif, tentait de rester secrète pour éviter toute forme de résistance, la Suisse était pourtant au courant, qu’elle veuille le croire ou non, de la disparition des persécutés.

Traqués comme des criminels, les Juifs, dont le tort était d’exister, ne voyaient que, comme ultime secours, la fuite vers un autre pays. Après les Etats-Unis comme première destination, ils se tournèrent rapidement vers la Suisse, le "salut des Juifs" comme les Suisses auraient aimé l’appeler. Pourtant, l’accès fut compliqué. Joseph Spring raconte au tribunal, le 21 janvier 2000, de quelle manière l’entrée lui a été refusée et comment il s’est retrouvé dans un train pour Auschwitz. La Suisse était-elle aussi neutre qu’elle le revendique ? Ou sa prétendue neutralité lui aurait-elle servi de défense face aux armées allemandes ?
Les Suisses avaient l’habitude de ne pas entrer en guerre, mais d’envoyer des soldats combattre dans d’autres armées et d’en profiter pour s’enrichir. En 1940, le régime de Vichy en France et sa collaboration avec les Allemands choquent la Suisse. Malgré ses montagnes, la Confédération helvétique a une petite superficie, et il est impensable d’engager le combat contre Hitler. Ce dernier tentera même de s’emparer de la Russie, alors pourquoi aurait-il peur de la Suisse ? La Confédération y a pensé, et c’est ainsi, en se rendant utile auprès du Führer, que le pays des montagnes restera indemne – ou presque : des accords commerciaux sont signés avec le Reich, et Hitler lui-même assure la protection des Suisses grâce, ou à cause des armes qui venaient renforcer l’artillerie de la Wehrmacht. Voilà quel était le parti de la Suisse en 1942, et sa position tout en étant au centre de l’Europe. Ses habitants allaient même jusqu’à dénoncer les clandestins qui tentaient de sauver leur vie, et à mettre leur sort entre les mains des Allemands, ce qui équivalait à les condamner. Le "télégramme Riegner" en témoigne, et les Suisse étaient au courant : datant du 8 août 1942, il montre clairement les étapes du processus que fut la Shoah.
Cependant, le 7 septembre de la même année, des jeunes filles suisses signent une pétition en faveur de l’accueil des réfugiés, et expriment à voix haute leur indignation face aux refoulements qui ont lieu. Bien que la Suisse ait refusé un certain nombre de clandestins, il est important de rappeler qu’une partie de la population a accueilli des Juifs et leur a ainsi sauvé la vie. Il existe plusieurs exemples, comme Gertrud Kurz, Carl Lutz, ou encore Paul Grüninger, qui ne sont que trois exemples, au milieu de tant d’autres, de Justes parmi les nations.

L’armée suisse n’aurait sans doute pas fait le poids face à l’armée allemands. Comme l’Allemagne nazie avait pris le pouvoir tout autour de la Suisse, les habitants de la Confédération revendiquaient déjà une forme de résistance dans le fait de garder leur liberté politique, mas ce ne fut pas le cas économiquement parlant. En 1997, le New York Times déclare : « La Suisse est le pays des rues propres et des consciences sales. » Les historiens se mettent d’accord sur le rôle des banques suisses au service de l’Allemagne nazie, récoltant la fortune accumulée dans les camps de concentration et d’extermination. Sans les banques suisses et sans les accords commerciaux signés avec le Reich, la durée de la guerre aurait-elle été écourtée ? Les historiens débattent à ce sujet, pendant que la Suisse reste un pays riche, précisément depuis la fin de la guerre en 1945.


SOURCES :
L’Hebdo, n°44 du 30 octobre 1997
La déclaration de joseph Spring au Tribunal Fédéral, le 21 janvier 2000
MAUROUX Jean-Baptiste, Du Bonheur d’être Suisse sous Hitler, Lausanne : Ed. d’En Bas, 1997
Le télégramme Riegner
La pétition de vingt-deux élèves de l’Ecole Secondaire de Filles de Rorschach

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