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La Rous sous le joug mongol

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La Rous des apanages succède à la Rous de Kiev. Celle-ci, marquée par des guerres intestines, tombe sous le joug de l’Empire mongol dès 1174. La Rous de Kiev devient alors morcelée en principautés qui prolifèrent une à une : au Sud-Ouest se trouvent la Galicie et la Volynie, à l’Ouest les territoires de Smolensk et Polotsk, au Nord-Ouest les républiques de Novgorod et de Pskov, et au Nord-Est se situent Rostov, Souzdal, Vladimir et enfin Moscou. Les principautés orientées vers le Nord comportent une population de grands Russes, tandis qu’au Sud se trouvent celles des Ukrainiens. Notons que Novgorod et Pskov sont des républiques marchandes par excellence. La Rous des apanages subsistera jusqu’en 1533.

La progression de l’Empire mongol

Entre 1221 et 1242, la Rous [1] subit des invasions tatares, ceux contre qui la légende dit qu’on ne peut rien. La première attaque a lieu en 1223 et est connue sous le nom de la bataille de Kalka, menée par Batu, le petit-fils de Gengis khan. Les Russiens sont écrasés.
Après la mort du Khan en 1227 et la répartition des principautés entre ses fils, c’est Batu qui dirige désormais la conquête mongole. Il franchit l’Oural en 1236 et un an plus tard, il attaque la principauté de Riazan, puis attaque Souzdal et Vladimir, avant de se diriger vers Novgorod puis repartir soudainement. La raison : avec le printemps qui arrive, les fleuves dégèlent et les Mongols ne peuvent circuler dessus à cheval.
L’armée de Batu est de retour en 1240. Les Mongols détruisent Kiev, complètement rasée après leur passage. Il en fut de même avec Riazan et les villes au sud. Moscou, Duer et Souzdal, plus au nord, sont épargnées. Les Tatares progressent alors vers l’Ouest, mais reviennent ensuite afin de s’occuper des problèmes de succession, bien que tout l’Empire de la Rous reste sous l’Empire mongol. La principauté de la Rous intègre alors l’Empire de la Horde d’or, qui concerne les territoires russes, jusqu’en 1480. Saraï devient officiellement la capitale de Batu.

La domination mongole

Ce joug mongol contribue à la diminution considérable de cet espace qu’est la Rous. Ils dominent et décident de ceux qui sont investis du rôle de grand-prince dans les principautés. De plus, ces dernières paient un tribut mis en place pour les princes russes qui agissent pour et avec les Mongols, et qui vont eux-mêmes le réclamer. Ces tributs génèrent rapidement des tensions entre les principautés, sans compter l’envoi d’hommes à l’armée mongole.
Cependant, contrairement à une occupation, les Mongols ne restent pas sur les terres dominées, souvent rasées après leur passage, et n’imposent pas non plus leur religion. Seul le tribut rappelle leur domination. Ils anéantissent les villes, tuent leurs populations, puis poursuivent leur route vers l’Ouest.

La Rous perd de son prestige

Il existe différents facteurs d’affaiblissement, à commencer par le joug mongol qui s’empare du pouvoir, mais pas seulement : d’autres menaces, telles que les Rituaniens qui visent la succession de Kiev, ainsi que les Polonais en Occident, participent au morcellement du territoire. D’ailleurs, les terres russes autour de Moscou sont devenues un territoire de conquêtes, la ville étant considérée comme sujette des nouvelles villes. De nombreuses d’entre elles sont détruites, comme Vladimir, Ryazan, Moscou, Kolomna et Kiev.

Alexandre Nevski

Prince de Novgorod depuis 1249, Alexandre Nevski préfère adopter une politique de soumission envers la Horde d’Or plutôt que d’affronter les Tatares. Fils d’Iaroslav Vsevolodovitch, le grand-prince de la principauté de Vladimir, il devient rapidement le favori du Khan. Sa politique de soumission perdurera sous le règne de ses successeurs.
On retient de lui deux victoires militaires : la première sur la Neva contre les Suédois en 1240, et la seconde sur le lac des Tchoudes, en Estonie, contre les chevaliers teutoniques en 1242. Ces chevaliers présentaient une menace sévère à cette époque. De là vient son surnom de Nevski (en russe : « de la Neva. »). Il restera grand-prince jusqu’à sa mort en 1263.
Encensé par l’Église orthodoxe qui soutenait la soumission et a loué sa non résistance à l’Empire mongol, il est canonisé le 26 février 1547.

Ivan Kalita le Premier

Le règne d’Ivan Ier, de 1325 à 1340, est une période de consolidation de Moscou. Après avoir reçu le titre de prince de Moscou à la Horde d’or, le souverain rachète des prisonniers russes aux Mongols dans le but de peupler les territoires de Moscou. Ivan le premier s’apprête à obtenir le titre de grand-prince et à recevoir le tribut. Mais il reste responsable vis-à-vis du Khan. Il devient l’intermédiaire entre l’or et la principauté : c’est lui qui rachète des terres à des principautés ruinées pour en faire un territoire uni.
De même qu’Alexandre Nevski, Ivan Ier s’est allié à l’Empire mongol. C’est pourquoi, en 1327, il détruit Tver au nom de Khan, en châtiment à une rébellion de la part de ses habitants concernant le tribut. La ville de Vladimir est annexée et Moscou devient la capitale religieuse pendant le règne d’Ivan Ier. Son fils, Siméon, continuera l’oeuvre accomplie par son père. Le métropolite de Moscou se rend aussi à la Horde d’or.

La fin du joug mongol

En 1380 a lieu la première grande défaite mongole face à Dimitri Donskoï, le prince de Moscou. Cette victoire militaire contre les Mongols marque la fin de la perception de l’invincibilité des Mongols, qui avait jusqu’alors un aspect de croisade pour les princes russes. Cela engendre un véritable retournement de situation car, dès lors, la Moscovie englobe des territoires auparavant sous le joug mongol. Novgorod est détruite par Moscou. Il s’agit d’une accélération considérable dans le phénomène de centralisation autour de Moscou, la future capitale.
Les Mongols, alors déjà en phase de décadence et de morcellement après la défaite en 1380, s’allient à la Lituanie. Ils entrent en compétition territoriale contre Moscou. Mais la bataille s’engage avant que les Lituaniens puissent venir en aide aux Mongols ; c’est un coup très dur pour la Horde d’or.
Depuis la fin de l’Empire mongol, la Moscovie reprend Byzance comme modèle. Cependant, il reste des traces dans l’héritage russe où on retrouve des rites mongols, comme la sévérité ou l’oppression. Le joug tatar prend fin en 1480, lorsque le grand-prince Ivan III dénonce l’allégeance des principautés envers les Mongols et refuse de payer le tribut.

L’essor de la Lituanie

Durant le règne Gediminas, les tribus lituaniennes s’unifient dès 1316. Ce prince va étendre sa domination vers le Sud-Est et arriver dans la région de Polosk. Son fils Jaunutis continuera l’expansion à l’Est de la région kiévienne grâce à l’affaiblissement des territoires russes. Les Lituaniens sont perçus comme beaucoup plus brutaux que les Mongols et ne sont pas considérés comme des étrangers. Après avoir intégré et assimilé la culture de Kiev et conquis la Volhynie, Kiev, Tchernigov, ainsi que la région Smolensk, la Lituanie va finalement échouer. Or, en 1386, la Lituanie et la Pologne s’associent dans une union personnelle et débute alors le processus de christianisation de la Lituanie, jusqu’alors païenne. La nouvelle armée composée s’empare de la région du Sud-Ouest, auparavant dévastée par les Mongols : la Volhynie est absorbée par la Lituanie et la Galicie par la Pologne. Ces terres conquises deviennent alors un territoire de conflit entre Russes et Polonais.

L’ascension à venir de Moscou

Après avoir vaincu une armée mongole, Dimitri, en fonction depuis 1359, meurt en 1389. La puissance de Moscou s’agrandit considérablement avec Basile, devenu grand-prince. Durant cette période, les Eglise catholique et orthodoxe se sont unies. Cependant, la puissance mongole n’est pas anéantie : il faudra attendre 1502 pour se détacher complètement du contrôle mongol en Russie. La Horde d’or disparaît en 1500. Les historiens voient en cette domination une accélération du processus de centralisation autour de Moscou. [2]


Sources : RIAZANOVSKY, Nicholas, Histoire de la Russie des origines à 1996, Paris, Laffont, 1999.
LEBEDYNSKY, Iaroslav, La horde d’or : conquête mongole et "joug tatar" en Europe, 1236-1502, Arles : Ed. Errance, 2013
image : https://www.thenational.ae/arts-culture/book-review-an-epic-new-history-looks-at-the-mongols-in-the-islamic-world-1.76235


[1voir l’article La Rous de Kiev

[2voir l’article La naissance de Moscou

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