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Kléber Jean-Baptiste

, par

Né le 9 mars 1753 à Strasbourg et assassiné le 14 juin 1800 au Caire en Égypte, est un général français qui s’est illustré lors des guerres de la Révolution française, notamment lors de la guerre de Vendée et la campagne d’Égypte.

Jeunesse et engagements précédant la Révolution

Né au 8, Fossé-des-tanneurs à Strasbourg, baptisé en l’église Saint-Pierre-le-Vieux, Kléber est fils de Jean-Nicolas Kléber, qui meurt 3 ans après sa naissance, et de Reine Bogart. Il est élevé par son beau-père, Jean-Martin Burger et fait des études au gymnase Jean-Sturm de Strasbourg.

Kléber s’engage une première fois dans l’armée à l’âge de 16 ans en 1769, dans le 1er régiment de hussards. Engagement de courte durée, car il est très vite rappelé à Strasbourg par sa mère, pour reprendre ses études. De 1770 à 1771, il est étudiant à l’école de dessin pour les arts et métiers, installée au Poêle de la Tribu, tout près du logement de Goethe qui y habitait à la même époque. Kléber intègre ensuite l’atelier de l’architecte Chalgrin à Paris, de 1772 à 1774.

En 1777, Kléber s’engage à nouveau, cette fois comme cadet à l’académie militaire de Munich (armée bavaroise) où il reste environ 8 mois, avant de rejoindre le fameux régiment d’infanterie de Kaunitz (armée autrichienne), le 1er octobre 1777 avec le grade de privat-cadet. Il est nommé porte-enseigne le 19 novembre suivant. Le 1er avril 1779, il est nommé sous-lieutenant : c’est sa dernière promotion dans l’armée autrichienne. Il quitte le régiment de Kaunitz en 1783, n’y espérant plus aucune promotion et renonçant pour un temps à la carrière militaire. Trois raisons ont été avancées pour expliquer cet échec : d’une part, Kléber n’est pas noble, à une époque où cette qualité est indispensable pour avancer rapidement dans le métier des armes, d’autre part, il avait mauvais caractère et s’emportait facilement, et enfin, il a joué de malchance pendant son temps de service : il n’a participé à aucun véritable conflit, à l’exception de la guerre des pommes de terre, suite de petites opérations contre la Prusse. Sa vie fut partagée entre les garnisons de Mons, Malines et Luxembourg.

En 1787, Jean-Baptiste Kléber fournit les plans du nouvel hôpital Saint-Erhard de Thann, l’ancien étant jugé vétuste. La construction commence en 1788. Avant la fin de la construction, on décide d’en faire l’hôtel de ville de Thann. Son gros œuvre est terminé en 1793. Son aménagement est confié à G.I. Ritter en 1795. De 1788 à 1792, Jean-Baptiste Kléber est l’architecte officiel de la ville de Belfort. Ses premiers signes d’engagement révolutionnaire naissent dans cette ville notamment quand il disperse les royalistes lors de l’Affaire de Belfort le 21 octobre 1790.

Gloire militaire durant la Révolution

Lors de la déclaration de guerre de 1792, Kléber s’engage dans l’armée du Rhin et s’illustre dans la défense de la forteresse de Mayence assiégée en 1793. Il est promu adjudant-général chef de brigade le 1er avril 1793 ; puis général de brigade le 17 août 1793.

Il est envoyé en Vendée à la tête de la provisoire armée de Mayence pour y écraser le soulèvement sous la direction du général en chef Léchelle. Battu à la Bataille de Tiffauges, il remporte la victoire à Montaigu. Il participe à la deuxième bataille de Cholet qui repousse les vendéens au nord de la Loire. La déroute d’Entrammes où l’armée républicaine perd 4 000 hommes et toute son artillerie marque le sommet de son conflit avec le général Léchelle. Kléber n’était pas irréprochable, mais c’est le général Léchelle qui est déclaré responsable de la défaite. Il est destitué.

Réorganisée, l’armée républicaine est placée quelque temps plus tard sous l’autorité du général Rossignol, sans culotte comme Léchelle. Le 17 octobre 1793, il est promu général de division.

L’incompétence du général Rossignol et l’inertie de Kléber provoquent deux nouvelles déroutes à Dol les 20, 21 et 22 novembre et Antrain le 21 novembre. Les Vendéens peuvent poursuivre leur route en direction d’Angers où ils échouent et perdent beaucoup de leurs meilleurs combattants. Refoulés vers le nord, ils s’emparent du Mans. Entre temps, l’armée républicaine a été reformée et placée sous l’autorité officieuse de Kléber et Marceau. À la bataille du Mans, ils délogent l’armée rebelle et la mettent en déroute. Ils appliquent alors sans état d’âmeles consignes du comité de salut public[réf. nécessaire], massacrant plusieurs milliers de traînards, blessés, malades, femmes et enfants. Ils terminent la besogne quelques jours plus tard à la bataille de Savenay (décembre 1793) mettant ainsi un terme à la « grande guerre » vendéenne.

Au Mans et à Savenay, Marceau et Kléber auront tenté sans succès de s’opposer à la folie meurtrière des Bleus, et en resteront outrés.

Kléber écrira, dans ses Mémoires
 :

« On traverse Savenay, chaque colonne prend une direction différente à la poursuite des rebelles. Le carnage devient horrible. On ne voit partout que des piles de cadavres. Une grande partie va se noyer dans le marais de Montoir, le reste se jette dans les bois où bientôt, ils sont découverts, tués ou faits prisonniers. Équipages, canons, ornements d’églises, papiers relatifs à leur administration, tout tombe en notre pouvoir et, pour cette fois, la défaite de l’ennemi rend sa destruction certaine. On envoie alors des patrouilles d’infanterie ou de cavalerie dans tous les villages des environs. Quelques-uns sont occupés par des Brigands, on veut parlementer avec eux, mais ils répondent par des coups de fusil, et un adjoint de l’état-major, en leur portant des paroles de paix, en fut blessé. Aussitôt on fait un feu roulant sur eux et tous ils périrent. Des milliers de prisonniers de tout âge et de tout sexe sont successivement arrêtés et conduits sur les derrières. Les représentants du peuple les firent juger par des tribunaux révolutionnaires, et la France, l’Europe entière, connaissent toutes les atrocités qu’on a exercé sur ces misérables. La ville de Nantes a particulièrement servi de théâtre à ces scènes sanglantes et inouïes, que ma plume se refuse de décrire … » (pages 341-342)

« On ne saurait se figurer l’horrible carnage qui se fit ce jour-là, sans parler du grand nombre de prisonniers de tout sexe, de tout âge et de tout état qui tombèrent en notre pouvoir. » (page 330)

Il déclare : « Les rebelles combattaient comme des tigres et nos soldats comme des lions. »

Après Savenay, et le départ de Marceau, Kléber devient général en chef par intérim jusqu’à son remplacement, début janvier par Louis Marie Turreau. Kléber tente de s’opposer aux colonnes infernales en préconisant un plan d’occupation militaire stricte de la Vendée qui est rejeté. Cependant, Kléber reste dans l’Armée de l’Ouest et combat les chouans de Bretagne jusqu’en mai 1794, date à laquelle il quitte définitivement l’Ouest et passe dans l’armée du Nord.

Rôle durant les batailles de Fleurus

Bataille du 16 juin 1794 : Kléber a la charge de l’aile gauche de la future armée de Sambre-et-Meuse dont le commandant en chef est Jean-Baptiste Jourdan. Cette première bataille de Fleurus est une défaite pour les Français face au maréchal Frédéric de Saxe-Cobourg, un remarquable tacticien. Malgré tout, les dispositions de Kléber pour l’aile gauche ont permis, dans un premier temps, de repousser et de défaire la colonne de Wartensleben (de) ce qui aurait pu lui permettre d’arriver en renfort au centre ou sur la droite en difficulté, trop tard cependant. Kleber fut chargé de couvrir la retraite ce qui permit à l’armée française de repasser la Sambre en bon ordre et de reprendre l’offensive qui conduisit à la victoire de Fleurus le 26 juin suivant.

Bataille du 26 juin 1794 : Cette fois-ci, Kléber a le commandement de la réserve. Malgré cela, il peut influencer le cours de la bataille. Voyant le général Montaigu forcé à la retraite par le général Latour, Kléber envoie immédiatement une division en renfort. Mais celle-ci, arrivant trop tard, se trouve obligée de battre en retraite également. Kléber réagit alors en faisant placer des batteries sur des hauteurs pour soutenir Montaigu et envoie la division Bernadotte en diversion, de manière à sauver un poste important : Marchiennes. Devant cette réaction de la part des Républicains (et la retraite d’une autre des colonnes autrichiennes, commandée par le Prince d’Orange), les Autrichiens hésitent, ce dont profite immédiatement Kléber en se mettant à la tête d’une colonne et en attaquant la gauche de la colonne Latour. Enfin, il envoie la brigade Duhesme pour contourner les Autrichiens et les attaquer par derrière. Cette manœuvre réussit. Latour, apprenant la perte de Charleroi, donne l’ordre de battre en retraite.

Tombé dans la disgrâce du Directoire, malgré son succès devant Mayence, Kleber vivait obscurément à Chaillot, quand Napoléon, en novembre 1797, arriva de Rastadt, après avoir conquis l’Italie, dicté la paix sous Vienne et rattaché définitivement Mayence à la France. Kléber s’attacha à Bonaparte et le suivit pour préparer la campagne d’Égypte.

La campagne d’Égypte

Kléber commande l’une des colonnes d’assaut lors de la prise d’Alexandrie le 2 juillet 1798 et y est blessé au front par une balle. Convalescent, il se voit confier le commandement de la garnison laissée sur place par Bonaparte. Le 18 octobre, il rejoint le Caire et y reste trois mois avant de partir pour l’expédition en Syrie. La division Kléber est au centre des combats de la bataille d’El-Arich puis de la bataille du Mont-Thabor, avant de procéder au dernier assaut infructueux sur la forteresse de Saint-Jean-d’Acre.

Napoléon Bonaparte, alors qu’il s’apprête à regagner la France, confie le 22 août 1799 à Kléber le commandement suprême de l’armée d’Égypte. Kléber conclut alors avec l’amiral britannique Sidney Smith la convention d’El Arich le 24 janvier 1800 pour une évacuation honorable de l’Égypte par l’armée française.

Mais l’amiral Keith ne respecte pas ces clauses et demande aux Français de mettre bas les armes et de se constituer prisonniers. Kléber déclare à ses soldats : « On ne répond à une telle insolence que par des victoires ; soldats, préparez-vous à combattre » (déclaration inscrite au bas de son monument Place Kléber à Strasbourg). Kléber reprend alors les hostilités et remporte une ultime victoire à Héliopolis contre les 60 000 Turcs que les Britanniques ont disposés en face des troupes françaises le 20 mars 1800. Il reconquiert alors la Haute-Égypte et mate avec l’artillerie française une révolte au Caire.

Kléber semble enfin en mesure de tenir le pays, malgré les exactions commises à l’égard de la population, le massacre des prisonniers turcs, le manque de respect envers la religion et la profanation constante des mosquées par les troupes de l’expédition, quand il est assassiné par un étudiant syrien, nommé Soleyman el-Halaby, d’un coup de poignard dans le cœur le 14 juin 1800. Celui-ci est condamné au supplice du pal.

« L’homme est condamné, par le conseil de guerre français, à avoir les poings brûlés puis à être empalé vif. Le bourreau Barthélemy couche sur le ventre Soliman, tire un couteau de sa poche, lui fait au fondement une large incision, en approche le bout de son pal et l’enfonce à coups de maillet. Puis il lie les bras et les jambes du patient, l’élève en l’air et fixe le pal dans un trou préparé. Soliman vécut encore durant quatre heures, et il eut vécu plus, si durant l’absence de Barthélemy un soldat ne lui eut donné à boire : à l’instant même il expire. »

Le commandement est alors repris par le général Menou, rival de Kléber. Converti à l’islam et marié à une Égyptienne, il se fait appeler Abdallah-Jacques. Il lui appartient de liquider l’expédition d’Égypte, au bord de l’épuisement.

Les restes de Kléber rapportés à Marseille, avaient été oubliés dans le château d’If, lorsque Louis XVIII ordonne en 1818, qu’ils fussent transférés dans sa ville natale, Strasbourg, qui les reçut avec gratitude et vénération. Ils reposent dans un caveau construit au milieu de la place d’armes, et au-dessus duquel Strasbourg et la France entière ont fait élever une statue en bronze, inaugurée le 14 juin 1840, quarante ans, jour pour jour, après sa mort.

Les papiers personnels du général Jean-Baptiste Kléber sont conservés aux Archives nationales sous la cote 196AP8.

Franc-maçonnerie

Il n’y avait pas de franc-maçonnerie en Égypte avant l’invasion française. On ignore si Bonaparte a été franc-maçon ou non. Ce qui est certain, c’est que plusieurs de ses officiers, dont le général Kléber, l’étaient. Après le retour en France de Bonaparte, la loge Isis fut fondée à Alexandrie, avec Kléber comme Vénérable Maître. Toutefois, après sa mort, la loge avait disparu.

Hommages

Une rue de Malo-les-Bains porte son nom depuis le 5 août 1898.

Son corps fut mis le 15 décembre 1838 dans un caveau situé sous sa statue au centre de la place Kléber, l’ancienne place d’Armes au cœur de Strasbourg. La statue, œuvre de Philippe Grass de 1840, représente le général en pieds, tenant la lettre de l’amiral Keith qui demandait la capitulation des troupes françaises. Kléber s’adressa alors à ses troupes : « « Soldats, on ne répond à une telle insolence que par des victoires. Préparez-vous à combattre » ». L’armée turque acheminée par les Britanniques fut écrasée par les troupes de Kléber. L’inauguration de cette statue fut faite avec une certaine gêne par les autorités de l’époque. C’était en effet le temps de la Monarchie de Juillet et de la réconciliation et l’oubli des conflits passés. La ville organisa donc une grande fête pour l’inauguration de la statue de Gutenberg, sujet consensuel et rassembleur, alors que l’inauguration de la statue de Kléber se fit beaucoup plus discrètement 10 jours plus tôt en juin 1840.

En 1940 les autorités nazies font enlever la statue de Kléber de la place éponyme (renommée place Karl Roos), les restes de son corps sont alors transférés au cimetière militaire de Cronenbourg, le monument élevé en son honneur au Polygone est détruit.
Après la victoire de 1945 la statue de Kléber, qui a été conservée, est remise en place, ainsi que les restes du général.

En tant que figure militaire de la Révolution, et bien que certains massacres de civils lors de la guerre de Vendée et de la campagne d’Égypte aient eu lieu sous son commandement, son nom est inscrit sur l’arc de triomphe de l’Étoile de la place de l’Étoile à Paris.

Regard des contemporains

Napoléon Bonaparte, sur l’île Sainte-Hélène : « Courage, conception, il avait tout (...). Sa mort fut une perte irréparable pour la France et pour moi. C’était Mars, le dieu de la guerre en personne. »
Honoré de Balzac dans La Duchesse de Langeais, 1834, en fait la description à travers le général de Montriveau : « Sa tête, grosse et carrée, avait pour principal trait caractéristique une énorme et abondante chevelure noire qui lui enveloppait la figure de manière à rappeler parfaitement le général Kléber auquel il ressemblait par la vigueur de son front, par la coupe de son visage, par l’audace tranquille des yeux, et par l’espèce de fougue qu’exprimaient ses traits saillants. »
Victor Hugo lui-même a entretenu le culte klébérien dans Les Châtiments (1853) avec ces vers : « Le fer heurtant le fer ; La Marseillaise ailée et volant dans les balles ; Les tambours, les obus, les bombes, les cymbales ; Et ton rire, ô Kléber. »
Antoine de Jomini (général) : « Le général Kléber peut être mis au rang des meilleurs généraux de la Révolution ; et nous ne balançons pas à le placer immédiatement après Bonaparte et Moreau. Il était le plus bel homme de l’armée ; une taille colossale, une figure noble, une force égale à son courage, jointe au génie de la guerre, lui donnait un grand ascendant sur ses camarades.... On le retrouvera constamment sur les champs de la gloire, jusqu’à sa mort tragique sur les rives du Nil. »
Caffarelli, qui pouvait porter sur Kléber un jugement désintéressé, disait de lui : « Voyez-vous cet Hercule, son génie le dévore ! »


sources wikipedia

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