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Danton(Georges Jacques)

, par

(Arcis-sur-Aube, 1759 - Paris, 1794.) Homme politique, une des figures les plus marquantes et les plus controversées de la Révolution française, grand patriote pour les uns, poli­ticien vénal pour les autres.

Fils d’un procureur au bailliage d’Arcis, il accomplit ses études de droit à Paris, et s’inscrit au barreau de la capitale. Avocat besogneux à ses débuts, il tonnait ensuite une période plus aisée grâce à son mariage, la dot de sa femme lui permettant d’acheter une charge d’avocat ès conseils. Il se jette avec enthousiasme dans le mouvement révo­lutionnaire en 1789, préside le district des Cordeliers, avant de fonder, en 1790, le Club du même nom.
D’une haute stature, la voix puissante, les traits irréguliers et marqués par la petite vérole, Danton devient l’un des orateurs les plus écoutés, des Cordeliers d’abord, du peuple parisien ensuite.

Membre de la Commune de Paris en janvier 1790, il se montre à ce moment assez modéré, au point que certains l’accuseront par la suite d’avoir touché des fonds des Anglais, de la famille royale, ou du duc d’Orléans. Ce soup­çon de vénalité le poursuivra toujours. Il est certain qu’il vit dans l’aisance et traite large­ment ses amis en 1792, alors qu’il ne travaille plus.
Membre du directoire du département de Paris, c’est-à-dire de l’administration dépar­tementale, en janvier 1791, il affiche des sen­timents républicains après la fuite à Va­rennes, réclame avec les Cordeliers la déchéance et la mise en jugement du roi (16 juillet 1791). Il doit alors quitter Paris pour sa propriété d’Arcis, puis pour l’Angle­terre. A son retour, il se présente en vain aux élections pour l’Assemblée législative, mais est élu substitut du procureur de la Com­mune de Paris au mois de décembre, et joue dès lors un rôle de première importance dans le déroulement de la Révolution.

Il prépare la journée du 10 Août, au cours de laquelle est proclamée la déchéance du roi, et sera nommé ministre de la Justice dès le lendemain. Siégeant à la fois au Conseil exécutif, qu’il dirige en fait, et à la commune insurrectionnelle, Danton sait garder son sang-froid face à l’invasion prussienne, empêche le gouvernement de quitter Paris pour la Loire, envoie en province des com­missaires chargés de galvaniser les énergies et de lever des volontaires, fait arrêter à Paris 3 000 suspects.
Le 2 septembre, devant la Législative, il prononce le fameux : « De l’audace ! encore de l’audace ! toujours de l’audace ! » Le même jour commencent les massacres de Septembre, que ses ennemis lui reprocheront plus tard : s’il n’en a pas pris l’initiative, il n’a pas tenté de les arrêter.
Pendant ce temps, à l’extérieur, le tribun négocie avec l’Angleterre, pour essayer d’obtenir sa neutralité, et tente de détacher la Prusse de l’Autriche. Envoyé à la Conven­tion par les électeurs de Paris (septembre), il devient un des chefs de la gauche mais, attaqué par les Girondins* sur sa gestion financière au début du mois d’octobre, il doit abandonner le ministère de la Justice.
Dan­ton vote la mort du roi, puis se lie avec Dumouriez lors d’une mission à l’armée du Nord, et propose à son retour la levée de 300 000 hommes et la création du Tribunal révolutionnaire en mars 1793. Il rompt défi­nitivement avec les modérés après la trahison de Dumouriez, attaque les Girondins et contribue à la création du Comité de salut public qu’il préside d’avril à juillet.

En poli­tique extérieure, il continue à négocier avec l’ennemi pour tenter de dissoudre la coali­tion, mais il ne parvient pas, à l’intérieur, à diminuer la cherté de la vie, ni à mettre un terme à l’insurrection vendéenne et fédéra­liste : il abandonne le Comité de salut public au mois de juillet. Il vient alors de se rema­rier, sa première épouse étant morte, et quitte quelque temps la vie politique, puis Paris pour se retirer à Arcis. Comme Robes­pierre, il s’oppose à la fin de l’année à la déchristianisation prônée par Hébert et ses amis, tout en considérant la religion de l’Etre Suprême comme une bêtise. D’autre part, il s’oppose à Robespierre au sujet de la Terreur, dont il ne voit plus l’utilité et en réclame la suppression. Avec ses amis, ceux que l’on appelle les Indulgents, comme Desmoulins, persuadé que la paix est le seul moyen de mettre fin à la Terreur et d’appli­quer enfin la Constitution de 1793, Danton entreprend de nouvelles négociations avec l’ennemi.

Ces menées entravent la politique souhaitée par Robespierre et le Comité de salut public qui, pour se débarrasser des Indulgents, vont mêler leur cause à celle des Fripons, compromis dans le scandale de’ la liquidation de la Compagnie des Indes. Mis en accusation par Saint-Just, arrêté le 30 mars avec ses amis Camille Desmoulins, Hérault de Séchelles et Fabre d’Églantine, Danton est jugé par le Tribunal révolutionnaire du 2 au 4 avril.
Le premier jour du procès, au président Herman qui lui demande d’indiquer son domicile,- il répond : u Ma demeure ? Bientôt dans le néant, ensuite dans le panthéon de l’histoire ! »
Et, le 4 avril, apprenant que la Convention a écouté Saint-Just, cru à la conspiration des prisons, et voté à l’unani­mité un décret qui prive en fait les accusés de la parole : « Infâme Robespierre ! l’écha­faud te réclame ! Tu ne jouiras pas de l’impunité ! Tu me suis, Robespierre ! » Condamné à mort le 5 avril, et le verdict rendu hors de sa présence car l’accusateur public, Fouquier-Tinville, a fait évacuer les accusés qui vou­laient se défendre, il monte sur l’échafaud le jour même, le dernier de la " fournée ", après avoir déclaré au bourreau : « Tu montreras ma tête au peuple, elle en vaut la peine.


Sources : Dictionnaire de l’histoire de France Perrin sous la direction de Alain Decaux et André Castelot .ed Perrin 1981

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