vendredi 16 décembre 2016, par
Même au moment où il entendit au-dessus de lui le vrombissement de « cet immense
déferlement », au matin du 17 septembre, Student ne fut pas conscient tout de suite du danger que cela représentait. Simplement, cela lui rappelait l’époque où c’était lui qui dirigeait les parachutages sur Rotterdam ou sur la Crète. Et, quand son chef d’état-major vint le rejoindre à son balcon, il se contenta de remarquer : « Oh ! comme je voudrais avoir encore à ma disposition des moyens aussi puissants que ceux-là !... »
Le maréchal, lui aussi, ne manqua pas d’être surpris. Trois jours auparavant, un de ses officiers d’état-major, se mettant à la place des Alliés, avait essayé d’imaginer comment ceux-ci pourraient bien résoudre le problème de l’entrée en Allemagne. Il avait ainsi rédigé un ordre imaginaire d’Eisenhower envisageant l’attaque de la IIe armée sur la Meuse pour suivre sur la Ruhr par Roermond, prévoyant l’utilisation à grande échelle de parachutistes au nord de la Lippe dans la région sud de Münster. L’hypothèse ne fit pas l’unanimité parmi les généraux allemands, mais quand le général Rauter, chef de la police en Hollande, dit à Model qu’il pensait qu’un atterrissage de troupes aéroportées dans le secteur d’Arnhem était dans les choses possibles, ni Model ni son chef d’état-major, le général Krebs, ne voulurent y croire. Les forces aéroportées sont trop précieuses, disaient-ils, pour que Montgomery « dont on connaît la prudence sur le plan tactique », les risque dans une opération aussi hasardeuse [...] du moins tant que le port d’Anvers ne sera pas utilisable par les Alliés et que la longueur de leurs lignes de ravitaillement n’aura pas été ainsi considérablement réduite. De plus, Arnhem se trouvait beaucoup trop loin des avant-gardes de la 1er armée et des éléments aéroportés lancés sur ce secteur risquaient fort d’être anéantis avant l’arrivée de ces avant-gardes.
En tout cas, à peine eut-il connaissance qu’il pleuvait des parachutistes britanniques à moins de trois kilomètres à l’ouest, que Model, avec sa rapidité coutumière, s’assura que tout était prêt pour qu’ils fussent à coup sûr écrasés. Abandonnant son apéritif, il prit immédiatement les dispositions nécessaires pour faire évacuer son P.C., bondit dans sa chambre pour boucler en hâte sa valise tandis que son chauffeur, devant l’hôtel, jouait nerveusement du klaxon ! A son exemple, ses officiers rassemblèrent à toute vitesse leurs affaires et foncèrent sur la route... non sans devoir abandonner pas mal de choses dont plusieurs dossiers, plans et documents secrets.
La caravane des voitures se mit à déferler vers Arnhem. A moins d’un kilomètre, elle dépassa un commandant S.S. qui pédalait à toute allure en direction d’Arnhem sur sa bicyclette.
— De quel côté, le P.C. du général Bittrich ? hurla Model, du siège avant de la première voiture.
— Prenez la route de Doetinchem, répondit le commandant sur le même ton.
Les articles de ce dossier sont extrait d’un article de Christopher Hibbert parut dans Historia magazine n 77 mai 1969
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