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Le comité de réception était en place

, par

Le général Willi Bittrich, que Model cherchait à atteindre, était le commandant du 2e corps blindé S.S. Deux divisions de ce corps. la 9e et la 10e, comme le S.H.A.E.F. le redoutait et comme l’avait signalé la Résistance hollandaise, venaient de se regrouper et de se rééquiper au nord-est et à l’est d’Arnhem. La 9e, sous les ordres du colonel Harzer était cantonnée du côté de Zutphen, et la 10’, commandée par le général Harmel, entre Zutphen et Ruurlo. Ces deux divisions (d’élite, comparables à la « Hermann Goering » ou à l’Alpine), avaient certaines de leurs unités dans les villages à proximité d’Arnhem ainsi que dans les faubourgs, les bois environnants, les casernes hollandaises au nord de la ville et même en terrain découvert, le long de la route de Nimègue.

Leurs chars, leurs canons automoteurs et leurs camions blindés attendaient, dissimulés sous les filets de camouflage verts et kaki, sous les bâches, sous les arbres ou dans les hangars de chemin de fer et les garages. Bien que ni l’une ni l’autre des deux divisions n’ait vu ses effectifs ni son matériel reconstitués depuis la bataille de Normandie, et bien que la plupart de leurs véhicules blindés fussent en cours de réparation, il s’agissait de deux unités d’élite à la puissance de combat encore grande avec plusieurs sections de mortiers presque intactes. La 9e, en particulier, disposait, contre toute prévision, d’excellents blindés.
Cela provenait de ce que le colonel Harzer avait désobéi à Berlin quand il avait reçu l’ordre de replier tous ses véhicules disponibles en Allemagne. Au lieu d’obtempérer, il avait fait retirer chenilles et canons de plusieurs de ses chars afin de pouvoir dire qu’ils étaient inutilisables.
En plus de ces deux divisions, se trouvaient encore dans la région d’Arnhem trois bataillons d’infanterie assez redoutables ainsi que divers éléments éparpillés de bataillons de la Lutfwaffe, y compris le personnel au sol, de personnel de la marine en provenance des batteries côtières abandonnées, des artilleurs, dont beaucoup de la même provenance, des S.S. hollandais, constitués à l’origine pour garder le camp de concentration d’Amersfoort et placés sous le commandement de l’officier allemand Helle, enfin de plusieurs batteries d’artillerie antiaérienne.

Les trois bataillons d’infanterie avec lesquels il fallait compter étaient les suivants : le bataillon d’instruction des sous-officiers S.S. du colonel Lippert et deux bataillons du dépôt de S.S. aux ordres des commandants Kraft et Eberwein. Celui de Kraft se trouvait justement, ce 17 septembre, à la lisière d’Arnhem.
Ce n’étaient pas, cependant, ces unités qui constituaient une menace sérieuse pour les Britanniques, mais bien les 8 500 hommes des deux divisions blindées S.S. du général Bittrich. C’était l’un des généraux S.S. les plus appréciés de l’armée allemande. Grand, raide, bien fait, très intelligent, il avait, à la différence de ses homologues, du goût pour la culture, des manières courtoises et même un certain sens de l’humour. Il avait aussi une très grande vivacité d’esprit et quand Model arriva à son P.C. vers les 15 heures, ce dimanche, il avait déjà mesuré l’ampleur de la menace alliée et pris les dispositions nécessaires pour y faire face.
Un groupement de combat de la 9e division S.S. de panzers venait de prendre le départ pour « écraser les troupes ennemies débarquées à Oosterbeek ». Les ordres disaient : « Il importe de frapper sur-le-champ : la mission principale étant d’occuper et de conserver le pont en force. »
Des unités de la 10’ division S.S. étaient également en marche, mais pas en direction d’Arnhem. Car Bittrich avait immédiatement compris qu’il était tout aussi important d’empêcher la jonction que ne pouvaient manquer de tenter les avant-gardes de la IIe armée avec les parachutistes que d’écraser les parachutistes eux-mêmes. Et comme l’on pouvait s’attendre que la Ire armée arrivât par la route de Nimègue, c’est dans cette direction que la 10e division avait reçu l’ordre de se porter. « Nous serons bientôt en mesure de triompher de la menace au nord du Rhin inférieur, avait dit Bittrich, plein de confiance, ajoutant : Nous ne devons pas oublier que si le soldat britannique, dans le combat de ville, se montre étonnamment apte à la défensive, il n’est pas très redoutable dans l’attaque. » .
Le succès du plan de Bittrich reposait en grande partie sur la possibilité de la défense à s’opposer le plus vite possible aux parachutistes dans leur marche sur la ville. La chance de l’ennemi voulut que les unités qui entrèrent les premières en contact avec les Britanniques fussent précisément celles composées des jeunes recrues (de dix-sept à dix-neuf ans en majorité), pleines d’allant, du commandant Kraft, qui se trouvaient sur place entre Oosterbeek et Wolfheze.
« Il n’y a pas deux méthodes pour faire échouer un atterrissage d’aéroportés avec des forces inférieures, disait Kraft : il faut foncer en plein dedans ! »
Ce qu’il fit. Ayant dirigé une compagnie sur le terrain d’atterrissage avec mission de gagner du temps, il amena les quelque 400 hommes qui lui restaient en travers de la route d’Arnhem pour constituer une ligne de défense et leur ordonna de tenir là jusqu’à l’arrivée de la 9e division, qui les dégagerait avec ses automitrailleuses, ses chars légers et son artillerie.

Les Britanniques n’étaient pas encore arrivés au sol, devait-il déclarer plus tard avec une satisfaction bien justifiée, que nous étions prêts à les battre.
C’est ’dès leur atterrissage que les hommes de la division aéroportée britannique connurent leurs premières difficultés. La 21e compagnie autonome de parachutistes s’était posée dans d’assez bonnes conditions et avait déroulé ses bandes de nylon au sol sans rencontrer d’opposition. Mais, si sept avions seulement de la première vague avaient été légèrement atteints par la Flak, plusieurs planeurs avaient été perdus pendant le voyage, principalement en raison de rupture de câbles. Or c’était là précisément qu’avait été chargée la majorité des véhicules du lei escadron de reconnaissance, dont la mission devait être d’ouvrir la route jusqu’aux ponts.


Les articles de ce dossier sont extrait d’un article de Christopher Hibbert parut dans Historia magazine n 77 mai 1969

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