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LVT « Landing Vehicle Tracked »

, par

Landing Vehicle Tracked Mark 4 Water Buffalo, M1935, M1940, LVT1, LVT(A)1, LVT2, LVT(A)2, LVT3, LVT(A)4 et LVT(A)5
Type : transporteur amphibie.
Equipage : 3 hommes.
Armement : une mitrailleuse .30 M1919A4 sur rotule, à la proue ; une ou deux .50 M2 et une ou deux .30 M1919A4 dans le compartiment réservé à la cargaison.

Dimensions :

longueur : 7,97 m ;
largeur : 3,25 m ; h
auteur : 3,7 m à l’exclusion de l’armement externe.
Poids en ordre de combat : 16,5 t, y compris 4 t de charge utile.
Pression au sol : 0,59 kg/cm2.
Puissance massique : 15,4 ch/t.
Moteur : Continental W670-9A 7 cyl. radiaux à essence refroidi par air, développant 250 ch à 2 400 tr/mn.

Performances :

vitesse sur route : 27 km/h ;
vitesse sur l’eau : 10 km/h ;
autonomie sur route : 240 km ;
autonomie sur l’eau : 120 km ;
obstacle vertical : 0,98 m ;
coupure franche : 1,52 m ;
pente : 60 %.
Temps de service : les premiers LVT furent introduits en 1942 et employés à des missions logistiques à Guadalcanal. Livrés à l’armée britannique pendant le conflit et, après la fin des hostilités, à la France, l’Italie et l’Espagne, entre autres pays. Employés en Corée et en Indochine. Remplacés par la série du LVTP 5 et, plus tard par le LVTP 7.

Le choix stratégique tait par les autorités américaines de considérer le théâtre européen comme prioritaire, et l’Allemagne comme l’ennemi le plus dangereux, eut pour conséquence de donner aux opérations sur le théâtre du Pacifique un caractère plus lent, tout aussi décidé pourtant. La tactique dite des « sauts de puces » se traduisit par de nombreuses opérations amphibies destinées à rapprocher de l’archipel japonais la menace des raids aériens. Pour l’exécution de ces opération confiées au corps des Marines, la mise à terre des unités d’assaut s’effectuait au moyen de véhicule amphibies de transport et d’appui feu. Ces engins étaient répertoriés comme « Landing Vehicle Tracked » (LVT), c’est-à-dire engin chenillé de débarquement. Pour ceux dont la mission était l’appui feu, on ajoutait la lettre (A) pour armoured = blindé.

En septembre 1939, le général Moses, présidant le comité des équipements de l’U.S. Marine Corps, rencontra un certain Donald Roebling Jr., natif de Clearwater en Floride, qui avait réalisé et perfectionné entre 1935 et 1937 un véhicule amphibie léger en aluminium appelé « Alligator ». D’après son inventeur, cet engin devait permettre de résoudre le problème des opérations de secours dans les marécages de Floride, inaccessibles aux embarcations comme aux véhicules à roues.
A l’issue de cette entrevue, Roebling accepta de remodeler son invention à des fins militaires avant janvier 1940. Mais ce fut en novembre seulement que la marine américaine reçut les crédits lui permettant l’achat d’une première tranche de 200 « tracteurs » en acier, à faire fabriquer par les ateliers de Dunedin (Floride), de la Food Machinery Corporation de San Jose (Californie), ateliers déjà à l’avant-garde du secteur bien particulier des engins amphibies.
Au printemps de 1941, un petit détachement dé Marines fut affecté à Dunedin pour y créer le premier centre d’instruction des pilotes et des mécaniciens. La première version de ces « tracteurs » fut appelée LVT-1 (Landing Vehicle Tracked : engin de débarquement chenillé).
La compagnie A du 1er bataillon de tracteurs amphibies du Marine Corps ne fut pourtant officiellement créée qu’en décembre 1941, après l’entrée en guerre des Etats-Unis.
La cadence de production augmenta régulièrement, de sorte que les premières expérimentations purent être conduites sur le terrain dès le début de 1942. Notons qu’à cette époque l’Alligator était considéré comme un simple élément de soutien logistique, destiné à transporter personnels et matériels depuis les bâtiments jusqu’à terre. Mais, dès la première offensive américaine à Guadalcanal (7 août 1942), le « tracteur » démontra en outre son aptitude à jouer un rôle tactique efficace dans une opération de débarquement sur des plages organisées défensivement, et particulièrement sur les îles du Pacifique protégées de barrières de corail que ni les bâtiments, ni les chaloupes de débarquement ne pouvaient franchir.
C’est ainsi que l’Alligator devint le principal moyen de débarquement de l’infanterie, et l’ancêtre d’une dynastie d’amphibies sans cesse plus perfectionnés, malgré la médiocre fiabilité des premiers modèles. Confrontés aux conditions d’emploi sévères du Pacifique Sud où l’usure était rapide, les premières versions de ces engins montrèrent une tendance à décheniller en virage et les coussi
nets des galets s’usaient très vite sous l’effet du sable et de la salinité.
Les études faites pour éliminer ces défauts ainsi que quelques autres aboutirent à la conception d’un engin de dimensions plus grandes, mis au point par le Naval Office en coopération avec la FMC. Surnommé « Water Buffalo » (Buffle des marais), plus puissant et plus efficace, ce dernier était équipé d’un moteur en étoile Continental de 250 CV à 7 cylindres. Il actionnait le train de roulement par l’intermédiaire d’un arbre de transmission très long qui aboutissait à la boîte de vitesses avant (à commande manuelle), et de là à un différentiel contrôlé, puis aux barbotins. Le compartiment formant soute était situé au centre, derrière la cabine de pilotage. Par la suite, cette disposition fut modifiée en positionnant le moteur à l’arrière du poste de pilotage, ce qui permit d’éliminer l’encombrant arbre de transmission, et d’effectuer le chargement et le déchargement de l’amphibie sur une rampe arrière, avec possibilité de transport de véhicules légers (véhicules de reconnaissance, chenillettes, engins blindés d’ouverture de piste aérotransportables, etc.). Cette version reçut le nom de LVT.4 et fut la plus répandue de toutes avec 8 438 exemplaires construits contre 1 225 LVT.1 et 3 143 LVT.2.
La propulsion sur l’eau des LVT était assurée par le mouvement des chenilles, lesquelles étaient équipées, sur toutes les versions, à l’exception de la première, de sortes de nervures en W.

La technique

Le LVT.4 Mk.4 était un engin amphibie de transport, muni d’un léger blindage de protection pour l’équipage (6 hommes dont les pilotes installés dans une cabine fermée à l’avant, avec deux trappes dans le toit munies de portes sur charnières latérales) et des 25 passagers.
Les panneaux latéraux avaient été surélevés pour permettre une navigation plus sûre par mer agitée, et dans certains cas, un armement propre lui avait été donné sous forme d’une mitrailleuse Browning de 7,62 mm sous casemate sphérique installée à droite du poste de pilotage. Sur ce modèle la visibilité demeurait assurée même lorsque les écoutilles étaient fermées, grâce à quatre fentes de visée protégées. A l’avant, l’engin était équipé d’un robuste pare-chocs constitué d’un tube métallique.
Son groupe motopropulseur (GMP) comprenait un Continental refroidi par air,
comme celui du LVT.2, à embrayage à cinq disques à sec et boîte de vitesses synchronisée à engrenages toujours en prise, à cinq rapports AV plus la marche AR.
Le Changement de direction se faisait par freinage sur les demi-axes, par deux leviers de commande. Les chenilles étaient faites de 73 patins d’acier qui roulaient sur deux rouleaux de soutien caoutchoutés à la partie centrale supérieure, une poulie de renvoi à l’arrière, un barbotin à l’avant, plus onze galets de roulement caoutchoutés. Chaque suspension était indépendante, chaque galet se trouvant monté sur son bras, dont le pivot était formé d’un tube creux monté sur un autre plus petit solidaire du châssis. L’intervalle entre ces deux tubes était rempli d’une épaisseur de caoutchouc vulcanisé qui faisait fonction de ressort de rappel.
L’armement comprenait en général quatre mitrailleuses Browning sur affût circulaire, deux de 12,7 mm et deux de 7,62 mm, plus les éventuelles mitrailleuses de châssis.

L’évolution

Dès les premières opérations de débarquement, la nécessité apparut de disposer d’un engin amphibie capable de fournir un appui feu rapproché. Il fut décidé de doter le LTV.2 d’un blindage par adjonction d’un bouclier et d’une superstructure blindée supportant une tourelle armée d’un canon de 37 mm ; peu après, la tourelle fut celle du char de combat léger M.3. Ce nouvel engin fut appelé LVT (A) 1 (A pour Armoured = blindé).
Le canon de 37 mm du char Stuart se montra rapidement inefficace. En mars 1944, sa tourelle fut remplacée par celle de l’automoteur M.8 armé de l’obusier de 75 mm, à ciel ouvert, qui était équipée de supports pour mitrailleuses de 12,7 mm contre avions. La nouvelle variante reçut la dénomination LVT (A) 4. En 1945, ce fut la version LVT (A) 5 équipée d’une tourelle gyrostabilisée, à rotation assistée et qui bénéficiait d’une protection à sa partie supérieure.
Cette dernière version ne put entrer en service avant la cessation des hostilités. Aussi les derniers exemplaires du LVT (A) 4 déjà en service, furent-ils modifiés par adjonction de postes d’armes automatiques supplémentaires ou d’un tourelleau cylindrique sur la tourelle pour y placer une mitrailleuse de 12,7 mm avec son masque.
Pour parachever ce survol de l’évolution du LVT, il faut citer le LVT.3, réalisé en 1944 sur une initiative de la Borg Warner Co. Cette variante était motorisée par deux Cadillac V.8, accouplés à la même transmission « hydramatic ».
Cette formule bimoteur se révéla très supérieure à celle du LVT.4. Le « Bushmaster » (maître de la brousse) fut aussitôt commandé en grande série — il en fut fabriqué 2 962 exemplaires. Il fit preuve de ses excellentes qualités opérationnelles dès son premier engagement, en avril 1945 à Okinawa. Deux semaines de pluies réussirent à immobiliser les Water Buffalo, engagés eux aussi en grand nombre, mais pas les Bushmaster, grâce à leur boîte automatique.
Les LVT.3 continuèrent à servir après la guerre dans les unités du Marine Corps. En 1949, ils furent modernisés par adjonction de couvertures d’écoutilles en aluminium et d’une tourelle affût de mitrailleuse. Cette version reçut le sigle LVT.3C (C pour Couvert). Le LVT (A) 5 blindé amphibie reçut lui aussi une tourelle couverte et une fausse étrave destinée à améliorer ses performances à la mer.

L’emploi

Comme nous l’avons rappelé, le LVT.1 fit ses premières armes à Guadalcanal en 1942, et le LVT.2 à Bougainville en novembre 1943. Lorsqu’il eut fait ses preuves dans le Pacifique, l’armée britannique résolut de s’en doter pour le franchissement des voies d’eau sur le théâtre européen.
A la fin de la guerre, la France reçut un certain nombre de LVT.4 et (A) 4 qui furent engagés, à partir de 1948, dans la péninsule indochinoise. Certains avaient été réarmés avec le canon automatique Bofors 40/56.
Quelques années plus tard, ce furent les LVT.3 du Marine Corps qui appuyèrent le célèbre débarquement d’Inchon, en Corée,
opération amphibie considérée encore aujourd’hui comme un modèle du genre.
Retirés "des forces américaines en 1955, à la suite de l’adoption du nouveau LVTP.5, ces engins amphibies équipèrent les forces de plusieurs pays de l’O.T.A.N., dont la France et l’Italie.
Il faut retenir que le Water Buffalo était capable d’opérer sur des sols extrêmement mous et qu’il excellait en terrain marécageux. Mais ses déplacements sur des surfaces dures étaient limités en raison des risques de dommages graves aux patins des chenilles. Ces derniers étaient d’ailleurs faciles à remplacer, mais cette imperfection n’en demeurait pas moins, et pour de longs trajets, il était préférable de transporter l’engin sur une remorque.
Le musée des Blindés de Saumur possède deux exemplaires de cette famille : les L.V.T. 4 A4 et Alligator.


Connaissance de l’histoire ed hachette 1980

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