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Koursk : Le sentiment d’un échec

, par

Dietrich, l’un des plus vieux amis de Hitler, déclara dans l’une de ses rares critiques du Führer : « Peut-être le sentiment d’un échec avait-il atteint les troupes du front de Russie depuis Kharkov. Ne pas être en mesure de s’assurer la victoire était une mauvaise chose. Et l’incertitude de Hitler était un signe.

Le conflit entre les grands généraux en était un autre. Il y eut des haines personnelles. Kluge et Guderian se haïssaient ; ils faillirent une fois en venir aux mains. L’intuition de Hitler était toujours juste et elle aurait dû lui permettre de se dégager de la pression de ses généraux qui voulaient que l’opération « Zitadelle » eût lieu pour avoir leur part de gloire.
Et puis, les Russes lancèrent leurs hommes et leurs engins dans la bagarre sans se soucier d’économies. Peu leur importait de savoir qu’ils étaient en train de perdre un million de soldats. Un autre million était prêt à être engouffré dans la machine de guerre. »

C’était vrai, bien qu’on pût difficilement dire qu’Hitler fût économe dans ses dépenses en hommes et en matériel. Mais les siennes étaient des dépenses désespérées, et le haut commandement soviétique le savait parfaitement.

Parlant rétrospectivement de la bataille, Staline déclara au Soviet suprême : « Nous étions une masse inébranlable contre laquelle les fascistes usèrent leurs forces ; il leur était mathématiquement impossible de vaincre. De plus, ils étaient surclassés dans l’art de manoeuvrer par nos généraux.

Ils n’ont jamais eu la moindre chance. »
Ce n’était pas vrai. Il y eut un certain nombre d’occasions où la tactique des Russes fut aussi peu imaginative que celle des Allemands et plusieurs fois les mâchoires de la tenaille semblèrent se refermer. Mais ce fut toujours une fermeture morceau par morceau, par unités isolées, et jamais une poussée concertée.

Le déploiement de toute la 4eme armée de Panzer de Hoth sur un front de moins de 50 kilomètres avait permis de réunir une puissance de frappe qui pouvait difficilement échouer.
Et pourtant cette puissance fut amoindrie du fait de circonstances qui auraient dû être prévues.

Des stratagèmes aussi simples que celui du village abandonné furent dédaignés, et la capacité des Soviétiques de contenir la force du Nord commandée par Model fut sous-estimée. Cette dernière erreur porta un coup mortel à toute l’opération.

Avec l’échec de chacune des tentatives de Model pour pousser vers le sud, il devint de plus en plus difficile pour Hoth d’effectuer sa jonction avec lui.

« Les Russes ont beaucoup appris depuis 1941, disait-il à Manstein. Ce ne sont plus des paysans bornés. Nous leur avons appris l’art de la guerre. »

Quelle que soit la façon dont les Soviétiques l’aient appris, leur savoir ne fut nulle part ailleurs plus évident que dans l’intense combat qui eut lieu autour du noeud ferroviaire d’Orel, au nord du saillant. La 3’ armée soviétique s’était frayée un chemin vers l’avant avec pour objectif d’encercler la 9’ armée de Model. Elle ne put atteindre cet objectif mais maintint la plus grande partie de l’infanterie et de l’artillerie de Mo-del sur la défensive. L’infanterie allemande était donc incapable d’appuyer les poussées de blindés vers le sud en vue d’une jonction avec la 4’ armée de Panzer sur les hauteurs situées à l’est de Koursk.
Pendant trois jours et trois nuits consécutifs, du 9 au 11 juillet, Orel au nord et Belgorod au sud - où la 7’ armée de la garde tentait une manoeuvre similaire en vue de couper les divisions de S.S. de leurs groupements logistiques provenant du 48’ corps de
Panzer - furent soumis à des bombarde-
ments intensifs.

« C’était un tremblement de terre ininterrompu, raconta un témoin, le sol s’ouvrait en deux et tout char en mouvement tombait dans la fissure. »
Un coup supplémentaire fut porté par l’armée de l’Air rouge qui parvint à bombarder la base de ravitaillement allemande installée à Poltava et à détruire la voie ferrée conduisant à Kharkov, rendant ainsi nécessaires de longs travaux du génie.

Il ne faisait aucun doute que l’art de la guerre était bien présent dans les plans soviétiques...
Les troupes allemandes qui combattaient sans interruption depuis une semaine montrèrent des signes d’épuisement. Une pénurie de ravitaillements et de munitions, aggravée par la rupture de la tête de ligne ferroviaire, se faisait également sentir.

Mais sur le flanc gauche de la mâchoire sud, les Allemands parvinrent à interdire à l’ennemi l’axe routier principal reliant Rakowo à Kruglig et à pousser vers la forêt de Beresowka. Une fois cet objectif atteint, ils avaient une bonne chance de s’emparer de la cote 247 avec l’aide de la division S.S. qui exerçait son effort au nord-ouest.

Durant la nuit du 9 juillet la 3’ division de Panzer entra dans le village de Beresowka par l’ouest, avec des effectifs très réduits - un tiers au moins de ses chars lourds ayant été détruit - mais tenant avec opiniâtreté chaque pouce de terrain pour lequel elle avait combattu sur la route de Kruglik.


sources mensuel Connaissance de l’Histoire 1977 1982 Hachette

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