samedi 30 mai 2015, par
Le fusil Henry, conçu en 1860, est une arme d’épaule nord-américaine à chargement par la culasse et à répétition manuelle : le tireur actionne un levier de sous-garde et l’arme est prête à tirer à nouveau. Les cartouches métalliques de réserve sont contenues dans un magasin tubulaire placé sous le canon.
Progrès notable par rapport aux rifled muskets contemporains (fusils à un seul coup, à canon rayé, à chargement par la gueule et à mise à feu par percussion) le fusil Henry n’a pas été adopté officiellement par le gouvernement des États-unis mais a été largement utilisé pendant la guerre de Sécession et les guerres indiennes comme son concurrent, le fusil Spencer.
Le levier de sous-garde permet une répétition manuelle du feu au rythme d’un coup tous les deux secondes dans des mains entrainées, contre 2 à 3 coups par minute pour les mousquets à chargement par la gueule. De plus le magasin tubulaire contient 16 cartouches, ce qui fait du Henry une arme dont la puissance de feu et la rapidité de tir dépassent de loin celles des fusils à chargement par la gueule contemporains.
La cartouche est à percussion annulaire, et comprend un étui de cuivre (ultérieurement de laiton) , contenant 25 grains (1,6 g) de poudre noire, qui propulsent une balle de plomb de calibre nominal .44 (11mm17), pesant 216 grains (14 g) .
Fonctionnement : tirer le levier de sous-garde vers le bas ouvre la culasse, lève le pourvoyeur avec une nouvelle cartouche, retire et éjecte l’étui vide de la chambre et arme le chien. Remonter le levier de sous-garde ferme la culasse, celle-ci pousse la cartouche logée dans le pourvoyeur dans la chambre, le ressort logé dans le magasin pousse alors une cartouche dans le pourvoyeur retombé. l’arme est prête au tir.
Malgré tous ses avantages, le fusil Henry posait un problème de sécurité : le chien était soit en position "armé" (fusil prêt à faire feu) - soit en position "de repos", la pointe du percuteur posée sur le bord de la cartouche. Un choc accidentel sur le chien pouvait alors faire partir le coup de feu...
Le concepteur du fusil Henry était Benjamin Tyler Henry : autour de 1850 il améliora le "Volcanic Repeating Rifle", un fusil à répétition manuelle, dont le mécanisme était semblable à celui du Henry, mais qui utilisait des munitions sans douille (la poudre et l’amorce se trouvant dans le culot de la balle), aux propriétés balistiques insuffisantes.
À l’automne 1862 la firme "New Haven Arms Company" avait fabriqué 900 de ces nouveaux fusils. En 1864, elle en produisait 290 par mois. Quand la production du fusil Henry cessa en 1866, environ 14 000 unités avaient été produites.
Au cours de la guerre de Sécession, le fusil Henry (qui ne fut pas officiellement adopté par le gouvernement unioniste) acquit la réputation d’une arme très efficace mais chère, qui assurait une puissance de feu écrasante, mais dont la munition ne se trouvait pas facilement. On voyait le fusil Henry plutôt entre les mains de soldats appelés à combattre isolément : scouts (éclaireurs) , raiders, tirailleurs, flanc-gardes - plutôt que dans de grosses unités.
Pour les Confédérés armés de fusils se chargeant par la gueule et devant faire face au nouveau "sixteen-shooter" ("seize-coups") , le fusil Henry était "ce damné fusil des Yankees, qu’ils chargent le dimanche, et avec lequel ils tirent toute la semaine".
Les Confédérés utilisèrent très peu le fusil Henry, car lorsqu’ils arrivaient à en capturer, ils se trouvaient vite à court de munitions : ils ne pouvaient fabriquer cet étui spécifique d’une façon suivie car ils manquaient de cuivre. Le Henry fut cependant utilisé sporadiquement par différentes unités de la cavalerie sudiste en Louisiane, au Texas, et en Virginie, de même que par les gardes du corps du président Jefferson Davis .
Le Henry ne fut pas utilisé à grande échelle, mais s’avéra très utile lorsqu’un feu intense et rapide, et à courte distance, permettait d’emporter la décision.
Ainsi lors de la guerre de Sécession, à la bataille de Franklin (Tennessee) , le 30 novembre 1864, 2 régiments unionistes armés de Henrys brisèrent l’assaut frontal en masse des 20 000 hommes de John Bell Hood, et les Confédérés connurent là une de leurs pires défaites, qui précéda celle de Nashville.
Lors des guerres indiennes, le feu roulant de petits détachements de l’Armée de terre des États-Unis munis de fusils Henry fut décisif contre des masses de guerriers amérindiens, en particulier lors de la guerre de Red Cloud (bataille de Hayfield le 1° août 1867, et bataille de Wagon Box le lendemain, près du Fort Phil Kearney, Wyoming ) .
Le succès écrasant des Sioux et des Cheyennes lors de la Bataille de Little Big Horn (25 juin 1876) a été attribué au fait qu’ils étaient armés de quelques fusils à tir rapide Henry (et aussi Spencer et Winchester), alors que les soldats du 7° de cavalerie n’avaient que des carabines Springfield Modèle 1873 "Trap-door" à un coup, (de plus défectueuses, a-t-il été dit) et des revolvers...
sources wikipedia
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