mardi 29 septembre 2015, par
Johnson et Clay arrivèrent dans l’après-midi du dimanche. Une foule compacte les attendait en proie à une vive émotion. Près de 500 000 personnes, dont plusieurs pleuraient, étaient alignées le long des rues, sous une pluie battante, pour les accueillir. Johnson ne fit aucune nouvelle promesse, mais ses clichés donnèrent aux Berlinois ce dont ils avaient le plus besoin : un peu d’espoir. « Nous sommes résolus à défendre votre liberté et la cause sacrée de la liberté humaine », dit-il entre autres. Le dimanche, les troupes arrivèrent. La mission Johnson repartit le lendemain pour les États-Unis, la ville était rassurée. Les États-Unis avaient au moins pris conscience de la peur qui tenaillait les Berlinois de l’Ouest. Adenauer fit même allusion au fait que la République fédérale pourrait reconsidérer son entrée à l’O.T.A.N. Le 30 août, Kennedy nomma le général Clay son représentant personnel à Berlin. L’Occident était décidé à se montrer ferme.
Les Allemands de l’Est n’en continuèrent pas moins leurs efforts pour grignoter les droits occidentaux. En octobre, des chars s’affrontèrent au point de contrôle « Char-lie », les Est-Allemands ayant voulu contraindre un fonctionnaire américain à montrer ses papiers, ce qui aurait constitué une reconnaissance du « droit » de l’Allemagne de l’Est à contrôler totalement le secteur Berlin-Est. De nouveau les chars firent leur apparition quand les Est-Allemands voulurent construire une barrière en travers du point de contrôle.
Mais qu’elle qu’ait pu être la fermeté des Occidentaux, les Allemands avaient bel et bien changé le statu quo. Toute négociation ne pouvait que conduire à la reconnaissance de la nouvelle situation et par conséquent de la division de l’Allemagne.
Le problème de Berlin-Ouest demeure, c’est une ville dont la population vieillit rapidement et qui n’est soutenue que par des subsides fournis par Bonn. Une décennie s’est écoulée depuis la construction du « mur » et de nombreux Occidentaux conviendraient qu’à long terme les États-Unis furent fondés à ne pas considérer ce mur comme une mauvaise chose. Il a stabilisé l’économie de l’Allemagne de l’Est. Le niveau de vie s’est amélioré. Une source importante de frictions entre les puissances a été tarie. Les barbelés, le sable, le ciment qui partagent Berlin ont coûté des millions de marks mais un jour, peut-être, les Occidentaux partageront le point de vue des communistes et reconnaîtront que ce fut un bon investissement.
sources Historia Magazine 1971
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