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Les soviétiques de l’Armée rouge

durant la Seconde Guerre mondiale

, par

Après la défaite de la république espagnole, la méfiance de Staline s’accroît envers les futurs Alliés de la Seconde Guerre mondiale comme la France et l’Angleterre. Mais il faut désormais résister à l’Allemagne…

L’Anschluss : mars 1938

Avant le début de la Seconde Guerre mondiale, en mars 1938 a lieu l’Anschluss, à savoir l’annexion de l’Autriche par Hitler. Ce dernier commence à se montrer exigeant : il réclame la zone frontalière, c’est-à-dire les sudètes de Bohême et Moravie qui sont à la frontières avec l’Allemagne. L’argument d’Hitler est que les sudètes sont opprimés, et il évoque le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Staline, pourtant, pense que la France résistera à ses demandes.

Accords de Munich : septembre 1938

En septembre 1938, Hitler rencontre les premiers ministres français et anglais à Munich, à savoir Chamberlain et Daladier. Lors de cette rencontre, Hitler assure à Staline que ses demandes concernant les sudètes seront les dernières. La France et l’Angleterre donnent leur accord. Pour l’URSS, cela signifie que la France a abandonné la Tchécoslovaquie. Staline a le sentiment que les plans d’Hitler concernant la Tchécoslovaquie menacent l’URSS plus que le fascisme en Espagne. Les accords de Munich renforcent la méfiance de Staline, qui commence à soupçonner la Grande-Bretagne et la France de vouloir apaiser Hitler pour chercher à détourner son agressivité vers l’URSS.

La Tchécoslovaquie : mars 1939

Mais malgré les promesses faites par Hitler à Munich, en mars 1939, Hitler occupe la Tchécoslovaquie. Elle devient le protectorat de Bohême et Moravie ; la Slovaquie est créée, qui devient la république slovaque. L’état tchécoslovaque est démembré. Staline devient un Allié précieux que chaque camp essaie d’attirer de son côté. Une tentative de concertation entre la Grande Bretagne et l’URSS, qui ressemble à un accord militaire, est lancée, mais la méfiance règne entre les deux pays. L’URSS se tourne alors vers l’Allemagne.

Viatcheslav Molotov

Un signe important montre ce rapprochement entre l’Allemagne et l’URSS : Litvinov, le ministre des affaires étrangères, est remplacé par Molotov. Ce dernier signe pour l’Allemagne, car Litvinov entretenait des relations privilégiées avec la France en plus d’avoir une politique anti-fasciste. En outre, Litvinov avait des origines juives. Le rapprochement avec l’Allemagne pourrait être en lien avec ces origines. Dès lors, de doubles négociations sont réalisées en parallèle : l’URSS négocie à la fois avec la Grande Bretagne et l’Allemagne.

Le pacte germano-soviétique

Au vu de la difficulté et de la lenteur pour parler de l’URSS avec la Grande-Bretagne, Staline décide finalement de conclure un pacte avec l’Allemagne : il s’agit d’un pacte de non agression entre Molotov et Ribbentrop. Il est signé en août 1939. Néanmoins, seulement une semaine plus tard, l’Allemagne attaque la Pologne. Le pacte germano-soviétique devient une pierre d’achoppement entre les états baltes et la Pologne, ainsi que la Russie. Si ce pacte n’était pas secret, les négociations l’étaient. Aujourd’hui, ce pacte n’est pas critiqué. Des protocoles tus seront connus dès 1945, mais que l’URSS ne reconnaîtra qu’en 1989, à l’époque de la Perestroïka sous Gorbatchev.
Du point de vue des intérêts de l’URSS, le pacte est clair : il permet à l’URSS de gagner du temps, elle qui n’est pas prête en 1939 à entrer en guerre. Le pacte a retardé son entrée en guerre avant d’être finalement envahie par l’Allemagne.

La place du communisme international

Pour le mouvement communiste international, ce pacte a des effets désastreux. Le mouvement est informé en même temps que l’opinion mondiale. Pourtant, il va à l’encontre du mot d’ordre que les soviétiques ont tenu durant quatre années, à savoir lutter contre le fascisme. C’est l’URSS qui rompt cette politique et qui, en réalité, favorise le camp allemand. En effet, cela permet finalement à l’Allemagne de s’occuper du front Ouest sans craindre d’être attaquée sur le front Est. L’URSS qui se prétendait neutre était plutôt une Alliée de facto. En réalité, elle livre des matières premières à l’Allemagne. C’est la raison pour laquelle on remet en question l’entrée en guerre de l’URSS en juin 1941 quand l’Allemagne l’envahit : certains manuels des années 1990, après la chute, évoquent son entrée dès le pacte germano-soviétique qui a clairement servi les desseins de l’Allemagne, faisant de l’URSS une Alliée de l’Allemagne.

L’invasion de la Pologne : septembre 1939

Le 1er septembre, l’Allemagne envahit la Pologne. Selon les protocoles secrets, les troupes soviétiques entrent en Pologne le 17 septembre 1939. L’argument officiel est qu’il faut soutenir les populations biélorusses et ukrainiennes, livrées à elles-mêmes en Pologne ou l’Etat n’existe plus. Une partie de la région polonaise, où l’Armée rouge est entrée le 17 septembre, sera rattachée à la Biélorussie. La Galicie, l’Ukraine de l’Ouest actuellement, est rattachée à l’Ukraine à cette époque.
Lorsque les soviétiques entrent dans la région, ils entreprennent d’éliminer les éléments hostiles à l’URSS. L’Allemagne, elle, a les mains libres sur une partie de la Pologne qui lui permet d’y progresser encore davantage et, en contrepartie, l’URSS fait ce qu’elle veut en Finlande et républiques baltes. Ces dernières s’inclinent rapidement, car elles n’ont pas de soutien extérieur.

L’URSS et la Finlande

A ce moment, Vilnius, qui faisait partie de la Pologne durant l’entre-deux-guerres, est intégrée à la Lituanie. Staline se défend en prétendant qu’il ne s’agit pas d’annexions territoriales, mais qu’il agit par préoccupations d’une défense militaire. Il réitère le même argument en ce qui concerne la Finlande. En effet, Staline souhaite agrandir l’espace défense vers Leningrad, mais la Finlande refuse certaines exigences des soviétiques. Celle-ci attaque la Finlande en novembre 1939, c’est la raison pour laquelle l’URSS est exclue de la Société des Nations.

Tensions entre Hitler et l’URSS

Après une victoire en février 1940 vers le lac Onega, l’URSS connaît un revers militaire humiliant, qui dévoile à Hitler les faiblesses militaires soviétiques. Il apprécie de moins en moins l’URSS, qui entend gagner du temps avec les forces de l’Europe de l’Est du côté de la Belgique et la France, afin de protéger Leningrad et les républiques baltes.

Les annexions soviétiques

En août 1940, les républiques baltes deviennent des républiques socialistes soviétiques. Trois sont baltes tandis qu’une est moldave. L’URSS obtient également la Bessarabie et la Bucovine du nord. La Roumanie obtempère, mais sur demande d’Hitler. Cela entraîne néanmoins une réaction de la part de la république socialiste soviétique moldave en août 1940.
Avant la Seconde Guerre mondiale, l’URSS comptait onze républiques ; elle en cumule quatre supplémentaires après, à savoir les trois républiques baltes et la Moldavie, créée dans cette région de la Bessarabie prise à la Roumanie.

Des annexions légitimes ?

Pour justifier cette annexion de la Bessarabie, le même argument que celui pour la Finlande est invoqué : il s’agit de protéger le discours soviétique la population moldave et ukrainienne contre les boyards roumain. Pourtant, l’annexion de la Bessarabie et de la Bucovine du nord, qui n’avait jamais fait partie de la Russie. Le prétexte est le suivant : dans cette région qui comprend une population ukrainienne, il est logique de revendiquer cette région… de même que la Transylvanie.
L’annexion de la Bessarabie et des républiques baltes est la dernière concession que Hitler fait à Staline. A partir de là, les proches de Staline le mettent en garde contre le danger du côté allemand, mais Staline n’écoute pas. Il évoque plutôt les provocations occidentales qui ont pour but de briser l’entente entre l’URSS et l’Allemagne, et il refuse de mettre les troupes soviétiques en état d’alerte par crainte de précipiter une attaque allemande.

Le pacte avec le Japon : avril 1941

En avril 1941, l’URSS signe un pacte de non agression avec le Japon. Ce pacte représente un grand succès diplomatique pour les soviétiques qui n’auront pas à lutter sur deux fronts.

L’opération Barbarossa

Le 22 juin 1941 a lieu la fameuse attaque allemande : l’opération Barbarossa. Il s’agit d’une attaque très meurtrière pour l’URSS qui y est mal préparée. En effet, Staline a refusé de préparer les troupes soviétiques en ne leur donnant pas l’état d’alerte, sans compter qu’en 1941, l’URSS sort d’une époque de purges traversée entre 1936 et 1938, une partie de l’état-major fut purgée et par conséquent, l’armée en est affaiblie. La mauvaise préparation de l’URSS face à l’attaque allemande permet une avancée très rapide de la Wehrmacht pendant la première semaine. Finalement, les annexions défensives des états baltes n’ont servi à rien, même l’annexion d’une partie de la Pologne, puisque la Wehrmacht la traverse afin d’envahir l’URSS.

La Wehrmacht progresse

Au printemps 1941, la Wehrmacht entre en Bulgarie, en Yougoslavie et en Grèce. Ainsi, les Balkans évoluent désormais sous le contrôle de Hitler. Dès juin 1941, la Wehrmacht connaît un accueil plutôt bon par les populations des pays baltes à l’égard de l’armée allemande. En effet, ils se souviennent de l’entrée des soviétiques qui avaient réprimé une partie de la population n’ayant pas échappé aux purges. C’est la raison pour laquelle les populations de ces régions réservent un accueil chaleureux aux Allemands.

La grande Alliance

En juillet 1941 se crée la grande Alliance entre l’URSS, l’Angleterre et les Etats-Unis. Bien que farouchement antisoviétique, Churchill accepte. En effet, l’anticommunisme était très fort à ce moment. Suite à cette alliance, Staline demande l’ouverture d’un second front pour soulager URSS. Mais ce front n’arrivera que tardivement…

Le discours de Staline

A l’intérieur du pays, cette alliance provoque un changement d’attitude chez Staline. Egalement en juillet 1941, il adresse un discours envers les citoyens soviétiques, mais il s’adresse ce jour-là non pas à ses « camarades », mais commence par : « Frères et sœurs ». Le discours se poursuit en présentant la guerre comme une lutte à mort contre l’envahisseur allemand. Le sentiment patriotique est aussitôt ravivé. Dès lors, les persécutions contre l’Eglise orthodoxe diminuent, car cette dernière joue un rôle important dans la lutte nationale et dans la résistance. En effet, Staline accorde des concessions aux population non russes afin d’éviter une éventuelle collaboration avec l’ennemi.

Le siège de Leningrad

Un des événements tragiques que connaît l’Union soviétique est le long siège de Leningrad qui a duré 872 jours, du 8 décembre 1941 jusqu’en janvier 1944. Ce siège causa la mort de près d’un million de personnes. Les batailles autour de Leningrad empêchent néanmoins les Allemands de progresser vers le nord, car la lutte de l’URSS contre l’Allemagne a commencé. De plus, les Etats-Unis commencent à fournir une l’aide matérielle à l’URSS. Après l’attaque japonaise de Pearl Harbor, la grande alliance est conclue et Hitler déclare la guerre aux Etats-Unis.

L’URSS devient imposante

La bataille de Moscou, d’octobre 1941 jusqu’en janvier 1942, est la première bataille que la Wehrmacht ne remporte pas. A cette période, Churchill reconnaît l’incorporation des républiques baltes à l’intérieur de l’URSS, ce qui constitue un véritable changement de situation : l’Europe, et même le monde, commence à comprendre que l’Union soviétique représente beaucoup et que l’Allemagne ne pourra pas en venir à bout par une guerre rapide comme elle l’imaginait. Les Alliés également réalisent l’importance de l’URSS : ils comprennent qu’il est temps de commencer à avoir un rapport qui satisfait davantage les soviétiques dont le rôle devient central dans la Seconde Guerre mondiale. C’est pour cette raison principalement que Churchill reconnaît les républiques dans l’URSS.

Un second front

En mai 1942, Roosevelt et Churchill ont promis l’ouverture d’un second front, mais celui-ci ne voit le jour qu’en 1944, ce qui provoque le mécontentement de Staline. Il accuse en effet les Alliés de vouloir laisser du répit à l’Allemagne et affaiblir l’URSS sans s’affaiblir eux-mêmes. A ce moment-là, les Allemands occupent l’Ukraine. Mais le tournant de la guerre se déroule en 1943, lors de la célèbre bataille de Stalingrad et à l’issue de laquelle l’Union soviétique sort victorieuse. La situation s’inverse alors et le second front devient un peu moins important pour l’URSS. Dès le début de l’année 1943, Roosevelt et Churchill craignent l’instauration d’un vide en Europe centrale si l’Allemagne s’effondre, car ce vide pourrait profiter à l’URSS.

La dissolution du Komintern

Staline tente alors de rassurer les Alliés qui lui sont nécessaires : pour les satisfaire, il dissout symboliquement le Komintern [1] en juin 1941. Cela n’est pourtant pas un réel sacrifice pour lui, car il n’a plus besoin du Komintern qui est une organisation perçue comme maléfique par les Occidentaux. [2]

Churchill et Staline

En octobre 1944, Churchill et Staline se rencontrent à Moscou afin de s’entendre sur le partage de leurs influences respectives en ce qui concerne les Balkans. Dans ses mémoires, Churchill évoque ce marchandage machiavélique qui reflète précisément les positions de force sur le terrain, avec l’influence occidentale en Grèce et celle soviétique dans les régions annexées par l’URSS.
En 1944, l’Europe pressent l’effondrement à venir de l’Allemagne. A ce moment, l’URSS a une position de force, car elle a porté une grande partie de la guerre. En outre, personne encore ne pensait que Staline appliquerait le modèle soviétique partout comme ce sera le cas après la Seconde Guerre mondiale. Dès 1944, il exige de la part des gouvernements qu’ils se montrent amicaux à l’égard de l’URSS.

La conférence de Yalta

En février 1945 a lieu la conférence de Yalta, lors de laquelle se rassemblent en Crimée les « trois grands », à savoir Staline, Churchill et Roosevelt. Cette conférence a plusieurs buts, comme celui de réfléchir à la stratégie commune à adopter pour pouvoir au plus vite mettre un terme à la guerre, mais aussi discuter du destin européen, ainsi que du futur ordre mondial. Il est aussi question du Japon : le président américain souhaite l’entrée en guerre de l’URSS contre le Japon. Pour cela, les Etats-Unis sont prêts à faire des concessions. Ainsi, Staline obtient la partie sud de l’île Sakhaline, dont la partie nord lui revenait déjà, ainsi que les îles Kouriles qui étaient japonaises jusqu’à la fin de la guerre.

La capitulation du Japon

En août 1945, l’Armée rouge entre en Mandchourie et cela marque la fin du Mandchoukouo, créé par le Japon en 1932 lorsqu’il fut pris à la Chine. L’Armée rouge y pénètre en même temps qu’ont lieu les bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki. Le Japon capitule en septembre 1945, alors que l’Allemagne a capitulé le 8 mai.


[1Il s’agit de l’internationale communiste : les communistes étrangers.

[2voir l’article L’Internationale communiste

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