mardi 2 octobre 2007, par
Par 139 voix contre 126, le Sénat donna raison à Jules Simon (en vérité, il s’agissait bien, le Sénat le savait et Ferry aussi - de voter Dieu ou pas Dieu). La Chambre rejeta l’amendement sénatorial.
Ferry se résigna à retirer le troisième projet, se réservant de le reprendre : ce qu’il fit sous le second ministère Freycinet. L’ambiance politique n’était plus la même ; c’était l’époque où l’extrême gauche parlait de révision intégrale ” ; le Sénat, devant cette menace, tremblait et n’avait, ainsi qu’on l’a vu, d’espoir qu’en la protection de Ferry.
C’est en exploitant habilement cette situation modifiée que Ferry obtint sa revanche sur Jules Simon qui, ayant réédité son amendement, fut battu cette fois par 167 voix contre 123. Ferry avait tenu à proclamer au cours du débat, avec un grand accent de sincérité, que la neutralité de l’école ne serait pas une neutralité malveillante :
Si un instituteur public, dit-il, s’oubliait assez pour instituer dans son école un enseignement hostile aux croyances religieuses de qui que ce soit, il serait aussi rapidement et aussi sévèrement réprimé que s’il avait commis le méfait de battre ses élèves.
Le projet sur l’obligation scolaire enfin devint loi : la loi du 28 mars 1882, charte de la neutralité de l’école primaire - la neutralité, forme de la laïcité.
Vainqueur de cette rude et subtile bataille, Ferry s’ingénia à apaiser les passions que sa réforme avait soulevées. La rentrée des écoles primaires en automne 1882 ne donna lieu à aucun incident grave, malgré la suppression de l’enseignement du catéchisme par l’instituteur.
Notons bien qu’il ne s’agissait que de la neutralité, ou, si l’on veut, de la laïcité des matières enseignées. Autrement dit, il n’était pas encore question de la laïcité du personnel enseignant : après la réforme Ferry, les congréganistes (autorisés) pouvaient demeurer et devenir instituteurs publics.
C’est plus tard, sous le président du Conseil Goblet, radical modéré, que fut votée la loi du 30 octobre 1886, selon laquelle le personnel des écoles publiques serait désormais laïque ; le conseil municipal perdait donc droit à l’avenir de nommer des congrégationnistes (même autorisés) instituteurs public la laïcisation serait réalisée dans les cinq a pour les écoles de garçons et seulement mesure des extinctions de poste pour écoles de filles.
sources "Le journal de la France" hebdomadaire ed Tallandier 1970
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