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Al Capone

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Al Capone (17 janvier 1899 dans l’arrondissement de Brooklyn à New York, États-Unis – 25 janvier 1947 à Miami Beach en Floride, États-Unis), de son vrai nom Alphonse Gabriel Capone (ou en italien Alfonso Capone) et surnommé « Scarface » (le balafré), est le plus célèbre des gangsters américains du XXe siècle. Il fait fortune dans le trafic d’alcool de contrebande durant la prohibition dans les années 1920 où il devient très célèbre. Personnage emblématique de l’essor du crime organisé dans les États-Unis de la prohibition, il a contribué à donner au Chicago des années 1920 et 1930 sa réputation de ville sans foi ni loi.

Parrain de la mafia de Chicago de 1925 à 1932, un conflit avec le North Side Gang cause à la fois le succès et la chute de Capone dont le règne se termine à l’âge de 33 ans.

Enfance et jeunesse

Ses parents sont originaires de Naples. Fuyant la misère de leur pays natal, ils vont comme beaucoup de leurs compatriotes tenter leur chance en espérant réaliser le rêve américain. Son père Gabriele (12 décembre 1864 – 14 novembre 1920), est barbier dans la ville italienne de Castellammare di Stabia. Il devient d’abord caissier dans une épicerie puis réussit à ouvrir un salon de coiffure qui fait aussi office de barbier. Sa mère, Teresina Capone, née Bandiera Raiola (28 décembre 1867 – 29 novembre 1952) est une couturière, catholique très croyante originaire de la ville d’Angri dans la province de Salerne. Ils arrivent à New York en 1893 avec deux enfants en bas âge et un troisième à venir (Vincenzo, prénom anglicisé en James ; Raffaele, devenu Ralph ; Salvatore, devenu Frank). Al est le quatrième d’une fratrie de neuf frères et sœurs (ses cadets étant Amadeo devenu John, Umberto anglicisé en Albert et Matthew, Rose et Mafalda) qui le suivront presque tous dans ses activités criminelles. La famille de Capone émigre brièvement au Canada avant de revenir s’installer en 1894 dans l’arrondissement de Brooklyn à New York dans un appartement vétuste au 95 Navy Street dans le quartier près du chantier naval de New York Navy Yard. Alphonse Capone déménage plusieurs fois avec sa famille au cours de son enfance, restant néanmoins toujours à New York. Gabriele Capone est naturalisé américain en 1906. Malgré de bons débuts scolaires dans des écoles paroissiales catholiques pour immigrés à la discipline stricte, Alphonse quitte l’école à 14 ans après avoir frappé un professeur. Sa famille ayant déménagé au 21 Garfield Place, un de ses voisins, Johnny Torrio, un patron de la pègre, qui contrôle la loterie du quartier italien ainsi que plusieurs bordels et tripots et pour qui il a déjà accompli de petites « missions », devient son mentor.

Adolescent, il effectue de petits boulots (cireur de chaussures, commis dans une confiserie, coupeur de papier, etc.) et rejoint des petites bandes du quartier qui se livrent au vol, au racket et aux paris clandestins : les Brooklyn Rippers (« éventreurs de Brooklyn »), les Forty Thieves Juniors (« 40 voleurs juniors »), les Bowery Boys (« garçons clochards ») puis, plus tard, le célèbre Five Points (« gang des 5 points »). Ce gang est dirigé par Frankie Yale un des maîtres de la pègre new-yorkaise. Torrio qui est parti à Chicago en 1909 a présenté Capone à Frankie Yale, celui-ci l’engage comme barman et videur dans son bar le Harvard Inn (de) qu’il dirige sur Coney Island. Al Capone a 18 ans. C’est au cours d’une dispute avec un client, Franck Gallaccio, un mafieux local, dont il avait par inadvertance insulté la sœur à la porte d’une discothèque dont il était un des videurs qu’il se fait entailler au rasoir la joue gauche, ses trois cicatrices lui vaudront son surnom de Scarface (« balafré » en français). Lorsqu’il sera par la suite photographié, Capone cachera le côté gauche de son visage balafré et prétendra que ses cicatrices étaient des blessures de guerre. Capone s’excusera auprès de Gallaccio à la demande de Yale8. Plus tard, il en fera son garde du corps.

Le 30 décembre 1918, il épouse une femme d’origine irlandaise du nom de Mae Coughlin (1897-1986) dont il vient juste d’avoir un fils Albert Francis Capone (en) (1918-2004) dont le parrain est Johnny Torrio. Voulant un emploi respectable pour sa famille, il déménage pour Baltimore où il a trouvé un emploi de comptable pour la firme de construction de Peter Aiello.

Mafia de Chicago

Le père d’Al Capone meurt le 14 novembre 1920 d’une maladie cardiaque à l’âge de cinquante-cinq ans. Selon Bergreen, la mort de son père met fin à la carrière légale d’Al Capone. La disparition soudaine de l’autorité parentale coïncide en tout cas avec l’abandon de sa carrière de comptable par le jeune Capone. Torrio le contacte, lui indiquant que Chicago est un terrain quasiment libre, et il l’invite à le rejoindre sur place. C’est à Chicago que Capone, collaborant avec Torrio, commence son ascension vers les plus hautes sphères du crime organisé.

À l’arrivée d’Al Capone, l’organisation de Torrio est déjà une affaire très rentable, rapportant 10 millions de dollars par an grâce à la bière, au jeu et à la prostitution. Le gang compte entre 700 et 800 hommes. Al Capone commence en bas de l’échelle comme rabatteur à l’entrée d’une maison close. C’est probablement là qu’il rencontra Jake Guzik, membre d’une famille juive s’occupant de proxénétisme. Ils se lièrent rapidement, et Guzik devint le « trésorier » de l’organisation. L’estime que Capone porte à Guzik se remarque en 1924, lorsqu’un braqueur nommé Jow Howard fait une remarque antisémite en leur présence. Capone l’abat sur le champ de six balles, devant témoins, dans un saloon de South Wabash Avenue. Capone fut interrogé par le procureur adjoint de l’État, William McSwiggin, mais relâché faute de preuve : tous les témoins semblaient soudainement souffrir de troubles de la mémoire. En 1922, Capone, qui a fait la preuve de ses bonnes dispositions, devient le bras droit de Torrio. Il est rejoint par son frère Ralph. Al Capone devient patron du « Quatre-Deux », et associé de Torrio. Il reçoit un salaire de 25 000 dollars par an. En 1923, poussés par l’élection de William E. Dever, un maire peu coopératif qui avait fait fermer 7 000 bars clandestins, Torrio et Capone déplacent leur quartier général du Quatre-Deux jusqu’à l’Hawthorne Inn, à Cicero, dans la banlieue de Chicago, et donc hors de la juridiction du maire de Chicago.

Le secteur était dominé par la centrale Western Electric, qui employait 40 000 personnes et payait bien. La population avait donc beaucoup d’argent à dépenser dans les officines de paris et les bars d’Al Capone. Cicero rabat aussi une importante communauté tchèque, habituée à la bière bohémienne fournie par les O’Donnell du quartier Ouest. Les O’Donnell n’ont pas rejoint l’organisation de Torrio, et considèrent Cicero comme faisant partie de leur territoire. Sans les en informer, ce que la plus élémentaire « courtoisie » professionnelle aurait dicté, Torrio teste l’étendue de leur pouvoir en installant une maison de passe sur Roosevelt Road. La police locale, à la demande des O’Donnell, la fait promptement fermer ; les O’Donnell désapprouvant la prostitution. Ils autorisent le jeu, mais uniquement sous la forme de machines à sous, contrôlées par un élu local nommé Eddie Vogel. Torrio, pour se venger de la fermeture de son bordel, envoie le shérif du comté de Cook confisquer les machines à sous de Vogel. Torrio organise ensuite une rencontre avec Vogel et les O’Donnell et négocie une trêve.

Les machines sont alors rendues, et Torrio accepte de ne pas ouvrir de maisons closes à Cicero. Il permet aux O’Donnell de continuer la distribution de bière dans certains quartiers de la ville. En échange, le Syndicat obtient l’autorisation de vendre de la bière dans le reste de la ville, et d’ouvrir des casinos et des cabarets où il veut. Ayant pris pied dans Cicero, Torrio laisse les affaires à la charge d’Al Capone et repart pour l’Italie avec sa mère et quelques millions de dollars. Il achète une villa pour la vieille femme, met le reste de l’argent dans une banque italienne, et repart pour Chicago.

Ascension d’Al Capone

En 1925, Torrio est grièvement blessé au cours d’une fusillade et décide de prendre sa retraite dans son Italie natale, abandonnant les commandes à Capone. La guerre impitoyable que celui-ci livre alors à ses adversaires Bugs Moran et Hymie Weiss, ainsi que l’instauration, sous sa férule, d’une corruption organisée des autorités locales lui assurent une renommée internationale. En 1925, commence le « règne » d’Al Capone sur Chicago.

La mafia américaine (dirigée en majorité par des italo-américains) émerge en puissance dans les villes importantes des États-Unis grâce à la Prohibition. Le sénat américain vote en 1919 en faveur de l’amendement 18 de la Constitution américaine. C’est dans l’objectif de réduire l’alcoolisme, d’augmenter de ce fait la productivité dans les usines et de diminuer les viols que la Prohibition entre en vigueur le 17 janvier 1920. Le nom de l’amendement est le « Volstead Act » (loi Volstead), du nom de Andrew J.Volstead qui rédigea cette loi.

L’alcoolisme était un énorme problème dans l’Amérique du XIXe siècle et en Europe, depuis la démocratisation de la distillation au début du XVIIIe siècle. Cherchant à combattre ce fléau, des ligues de tempérance se mettent en place à partir de 1824. La Women’s Christian Temperance Union (en) (WCTU) fondée en 1874 et l’Anti-Saloon League (ASL) créée en 1893, font du mouvement une force politique d’ampleur nationale, soutenant les candidats aux vues anti-alcool clairement affichées dans les élections locales et nationales. La WCT, et plus tard l’ASL, furent très efficaces dans leurs attaques contre la vente d’alcool au public. L’ASL effectue des collectes de fonds substantielles dans les églises de tout le pays. Nombre d’industriels éminents, comme John Davison Rockefeller ou Henry Ford, soutiennent le mouvement pour la Prohibition. L’industrie des spiritueux sous-estima gravement le soutien du public dans l’interdiction de l’alcool. Le XVIIIe amendement de la Constitution des États-Unis est voté le 16 janvier 1919, quand les deux tiers des États américains votent alors en faveur de la Prohibition. Cet amendement eut force de loi le 17 janvier 1920, le décret Volstead de 1919 autorisant le fisc à faire respecter l’amendement. L’âge d’or du gangstérisme à l’américaine peut débuter. D’un coup, les criminels se voient ouvrir le marché très lucratif de la contrebande des boissons alcoolisées.
Al Capone, maître de Cicero

Le premier défi auquel Capone doit faire face : la prise en main de la ville de Cicero, commune limitrophe de Chicago. L’occasion se présente lors de l’élection municipale de 1924 qui oppose le démocrate Rudolph Hurt et le républicain Joseph Z. Klenga. L’élection a lieu le 1er avril. Al Capone met tout le poids du Syndicat dans la balance pour favoriser Klenga. Il installe toute sa famille à Chicago ; et ses frères, Ralph et Frank, ainsi que son cousin Charly Fischetti, aident à la campagne musclée en faveur de Klenga et des autres candidats soutenus par les gangs. Ils sont assistés dans cette tâche par 200 hommes de main installés autour des bureaux de vote afin de terroriser les électeurs. Dans les circonscriptions traditionnellement démocrates, ils vont jusqu’à vider les urnes pour les bourrer de bulletins de leur candidat[réf. souhaitée.

La violence de ces opérations et la rumeur de la fraude remontent jusqu’au juge du comté, Edmund J. Jarecki, qui déploie une force de 70 policiers, en civil et en voitures banalisées, ayant ordre d’aller chercher les responsables à Cicero. La première personne qu’ils aperçoivent en passant devant la centrale électrique est Frank Capone, frère d’Al. Ils freinent et sortent de leurs véhicules. Croyant à l’attaque d’un gang rival, Frank tente de sortir son arme, mais il est littéralement coupé en deux par la décharge de plusieurs fusils. Les policiers vident leurs armes sur son cadavre et le laissent là. Frank Capone avait 29 ans. Le gang lui organise de superbes funérailles, dans un cercueil plaqué argent et la petite maison Capone sur South Prairie Avenue est décorée de 20 000 dollars de fleurs. Al Capone est à présent le maître de Cicero.
L’empire d’Al Capone
Le Lexington Hôtel à Chicago : bureaux d’Al Capone surnommés le « château Capone », photographié dans le début des années 1990. Il fut démoli en 1995.

Al Capone bâtit alors un véritable empire. La base des opérations est l’Hawthorne Inn, au 4833 de la 22e rue, à Cicero. L’attaque qui a coûté la vie à Frank Capone a pour conséquence la sécurisation de l’endroit : des hommes armés montent la garde dans le hall, des volets blindés sont posés aux fenêtres. Al Capone contrôle à présent 161 bars clandestins et 150 tripots à Cicero. L’un d’entre eux, l’Hawthorne Smoke Shop, situé dans Hawthorne Inn, rapporte 50 000 dollars par jour. Il possède aussi 22 maisons de passe, ne se sentant plus lié à l’accord passé avec les O’Donnell. Ce sont des établissements de dernière catégorie où les filles se vendaient pour 5 dollars et où les clients attendent assis sur des bancs de bois. Le chiffre d’affaires de l’empire d’Al Capone avoisine les 105 millions de dollars par an, mais les coûts de fonctionnement sont élevés. Les pots-de-vin à la police représentent 30 millions à eux seuls. Malgré tout, les bénéfices restent colossaux. Les hommes travaillant pour Capone gagnent environ 250 dollars par semaine. Comparés aux employés de la Western Electric, ils sont riches. Al Capone, à 25 ans, porte des costumes à 5 000 dollars.

Il continue donc à prospérer des années durant, éliminant sur son passage plusieurs adversaires tels Dion O’Banion et Hymie Weiss. De 1925 à 1932, au plus fort de la prohibition, Al Capone est le patron de l’industrie du vice à Chicago. Il a amassé une fortune immense (ses revenus annuels ont atteint 105 millions USD de l’époque[réf. nécessaire]) grâce à l’exploitation de Speakeasies (bars clandestins), de jackpots, de lupanars, de boîtes de nuit, de poissonneries et de boucheries et à ses activités dans le milieu. Ses méthodes d’intimidation sont telles que, faute de témoins à charge, il n’est jamais poursuivi, même pour des crimes notoires.

En 1927, à la suite du procès opposant Sullivan (un gangster opérant dans la vente d’alcool illicite) au ministère public des États-Unis, la Cour suprême fait passer une loi autorisant le fisc à taxer les revenus de la vente illicite d’alcool au même titre que n’importe quel autre revenu. La loi devint vite une arme puissante contre les trafiquants. Ils peuvent à présent être envoyés en prison pour fraude fiscale s’ils ne déclarent pas la totalité de leurs revenus. En revanche, s’ils les déclarent, ils admettent eux-mêmes leur participation à des activités illégales. Le bureau du procureur fédéral à Chicago estima alors à 105 millions de dollars le chiffre d’affaires de l’organisation de Capone, au titre du trafic d’alcool, du jeu, du proxénétisme et des rackets sur lesquels personne n’avait payé d’impôts. Une loi qui pouvait défaire l’empire d’Al Capone. Al Capone a alors un train de vie très dispendieux et emprunte souvent de fausses identités ; il est donc difficile de l’inculper.

Le massacre de la Saint-Valentin

Al Capone a plusieurs adversaires. L’un d’eux, Bugs Moran, dirigeant un gang à majorité irlandaise appelé Northside Gang, est particulièrement tenace. C’est pourquoi, en 1929, l’équipe d’Al Capone met en place une opération probablement imaginée par Jack McGurn, dans le but d’éliminer Bugs Moran et les membres clés de son gang des quartiers nord. Al Capone quitte Chicago pour la Floride, laissant l’exécution du plan à la charge de McGurn, se taillant pour sa part un alibi parfait. Le quartier général de Moran était le garage de la SMS Cartage Company, au 2122 North Clark Street. Al Capone doit être certain que Moran et ses hommes sont tous réunis avant d’agir. Pour amorcer le piège il demande à un braqueur de cargaison de Détroit de proposer à Moran de lui vendre un camion de whisky de contrebande (du Canada). Moran accepte de l’acheter et demande qu’on lui amène le camion au garage à dix heures et demie du matin, le 14 février, jour de la Saint-Valentin.

À l’heure dite, en lieu et place du camion ce sont trois hommes portant l’uniforme de la police de Chicago et des mitraillettes Thompson qui se présentent accompagnés de deux hommes en civil. Leur voiture traverse la porte du garage. Il y a là 7 personnes, 6 membres du gang et un respectable oculiste de Chicago, dont le seul crime est d’aimer fréquenter les gangsters. Les membres du gang ne s’en inquiètent pas outre mesure, pensant à une simple descente de police. On leur ordonne de s’aligner face au mur. Puis les « policiers » (en réalité des hommes de Capone) ouvrent le feu, les tuant tous. Les experts en balistique retrouvent par la suite entre 80 et 100 balles de calibre 45. Bugs Moran, le chef du clan visé par l’attaque mais qui, miraculeusement, ne s’était pas trouvé sur les lieux au moment du massacre, déclara : « Seul Capone tue des gens comme cela ».

Rapidement exagéré par la presse de l’époque, le massacre de la Saint-Valentin connaît un retentissement immédiat et démontre la violence d’Al Capone qui, jusque-là, bénéficiait d’une bonne image.

Ennemi public numéro 1

La première arrestation d’Al Capone est en fait arrangée. Pour calmer l’opinion publique à la suite de la publicité du massacre de la Saint-Valentin, il est décidé de lui donner une peine d’au moins un an. Al Capone accepte cette « mise à l’abri » car il a déjà fait l’objet de plusieurs tentatives de meurtre de la part de ses concurrents et il y a alors encore de nombreux « contrats » contre lui. Al Capone et Hoff, le chef d’un poste de police de Chicago, se mettent d’accord pour une inculpation pour port d’arme illégal. Condamné à neuf mois de prison en août 1929 dans le Eastern State Penitentiary, il fait arranger sa cellule de façon luxueuse (moquette et meubles anciens). Il est libéré après dix mois de prison. Chaque policier ayant procédé à l’arrestation de Capone reçoit 10 000 dollars pour sa capture.

Plusieurs manifestations anti-prohibition se mettent en place et l’opinion publique, à la suite du massacre de la Saint-Valentin, a changé face à la mafia. Avant le massacre, les syndicats du crime jouissaient d’une popularité importante. Procurant de l’alcool aux gens malgré la Prohibition, ils avaient le soutien populaire. Mais le massacre sanglant choque l’opinion publique. Les manifestations anti-prohibition et anti-mafia se succèdent.

En 1930, alors que l’abrogation de la Prohibition se profile, un associé de Capone, Murray Humphreys (en), suggère une autre source de revenus. Il a remarqué que les marges sur le lait sont plus importantes que sur le whisky de contrebande et le marché plus important, puisque les enfants en consomment. Al Capone apprécie cette idée. Humphreys fait enlever le président du Syndicat local des livreurs de lait et utilise les 50 000 dollars de sa rançon pour monter sa propre entreprise de livraisons - Meadowmoor Dairies - et miner la concurrence en employant des chauffeurs non syndiqués. Les prix baissèrent, et Meadowmoor détient un monopole de fait sur ce marché.

La soupe populaire

À 31 ans, Al Capone est l’homme le plus puissant de Chicago. Son revenu net tiré des rackets et du proxénétisme est estimé à 6 millions de dollars par semaine[réf. nécessaire]. Pourtant, c’est le début de la Grande Crise des années 1930. Partout dans le pays des entreprises font faillite et des sommes folles sont englouties par la bourse qui s’effondre le 23 octobre 1929, entraînant à sa suite les marchés financiers du monde entier. Début 1931, alors que la crise s’aggrave, des milliers de chômeurs se retrouvent dans les rues de Chicago. Al Capone saisit l’occasion de combattre son image d’ennemi public numéro 1 et ouvre une soupe populaire sur South State Street pendant les mois d’hiver. Le jour de Thanksgiving, il donne alors à manger à plus de 5 000 personnes. Ces preuves de bonne volonté aident à améliorer son image auprès du peuple américain, mais ne calment en rien le fisc qui se demande d’où provient l’argent.

La fin d’Al Capone

Le gouvernement fédéral ayant renforcé la répression en matière fiscale, Eliot Ness, agent du Bureau de la Prohibition, secondé de ses « Incorruptibles », ainsi que Frank J. Wilson (en), agent du service des impôts, entrent en action. L’administration fiscale et la police, qui enquêtent sur Al Capone, ont déjà arrêté son frère Ralph Capone et le financier de son organisation Jake Guzik pour fraude fiscale, ne sont toujours pas en mesure de prouver ni ses meurtres, ni ses trafics d’alcool, ni ses rackets. Les enquêteurs se concentrent donc sur les dépenses de ce dernier, les comparant méticuleusement à ses revenus déclarés. Le fisc enquête aussi dans les boutiques de Chicago et de Miami pour calculer le prix de ses meubles, de sa vaisselle et même de ses sous-vêtements. Après des centaines d’interrogatoires, il est clair que ses revenus sont bien plus importants que ceux qui étaient déclarés. Ses revenus nets furent chiffrés en 1924 et 1929 à 1 035 654 dollars et 84 cents, soit 215 080,48 dollars d’impôt. Comprenant qu’il sera arrêté pour des raisons fiscales, Al Capone a envoyé un avocat depuis plus de deux ans pour négocier avec le fisc. Mais le fisc reste ferme en lui demandant de payer la totalité des sommes dues. Al Capone refuse.

Le 5 juin 1931, il est inculpé pour fraude fiscale, l’acte d’accusation comporte 21 chefs d’accusation rédigés sur 3 680 pages dactylographiées. Ayant à répondre d’accusations de fraude fiscale et d’infraction aux lois sur la Prohibition, le juge James Herbert Wilkerson (en) refuse le plaider coupable des avocats qui espèrent tirer d’affaire leur client grâce au paiement d’une caution, cette procédure étant selon lui impossible dans un tribunal fédéral15. Mais, après le rejet de la requête de l’avocat, changement de stratégie d’Al Capone qui plaide finalement non-coupable et c’est aussi l’échec d’une tentative de subornation du jury (ce dernier étant échangé avec celui d’une autre affaire au dernier moment) : le procès de l’« ennemi public no 1 » débute le 6 octobre. Il est déclaré par le jury coupable sur trois chefs d’accusation le 17 octobre et le juge Wilkerson, le 24 octobre, condamne Al Capone à 17 années de prison dont 11 ans fermes, 50 000 USD d’amende, et à 30 000 USD de frais de justice. Huit jours avant son arrestation, il distribue à ses principaux lieutenants des chèques de 4 500 à 327 000 $.

La libération sous caution est refusée et Al Capone est transporté à la prison du comté de Cook puis, une fois son appel rejeté, transféré le 4 mai 1932, escorté par Eliot Ness, à la prison d’État d’Atlanta d’où il peut alors continuer à gérer ses affaires. Placé en détention le 19 août 1934 dans la prison d’Alcatraz, il est alors soumis à un régime plus sévère et placé à l’isolement, notamment dans un cachot pour avoir tenté de soudoyer un gardien, éliminant ainsi toutes ses possibilités d’action. En raison de la fin de la Prohibition et de l’absence de son chef, l’« Empire » qu’Al Capone a édifié est englouti par ses successeurs.

Atteint de syphilis depuis sa jeunesse, l’état d’Al Capone s’aggrave en détention évoluant sous la forme d’une neurosyphilis qui détériore sa santé physique et mentale. Le traitement à la pénicilline n’existant pas à l’époque, les médecins du centre pénitentiaire pratiquent sur Capone la malariathérapie. Après avoir été poignardé dans le dos par un codétenu, il est envoyé le 6 janvier 1939 à Terminal Island, près de Los Angeles, puis transféré à Lewisburg Prison (en) le 13 novembre pour y être rendu à sa famille : il est libéré sous conditions le 16 novembre 1939. Le 21 janvier 1947, dans sa propriété de Palm Island à Miami Beach, Al Capone est victime d’une apoplexie qui lui fait perdre connaissance. Trois jours après, dans le coma, il contracte une pneumonie. Il meurt le lendemain, le 25 janvier 1947, d’un arrêt cardiaque. Al Capone est d’abord inhumé sur le Mount Olivet Cemetery à Chicago, auprès de son père Gabriele et de son frère Frank. Mais en mars 1950, ses cendres sont transférées au cimetière Mount Carmel (Hillside) (en) près de Chicago, où reposent de nombreux gangsters.

L’après Al Capone

Quand Al Capone arriva à Chicago en 1921, la ville était un méli-mélo de gangs de différentes origines combattant pour un territoire. Dix ans plus tard, quand il est envoyé en prison la situation a bien changé. Et quand la Prohibition est abrogée le 5 décembre 1933 par le 21e amendement de la constitution des États-Unis, les vieux gangs ont disparu, absorbés par l’organisation d’Al Capone. Les autorités et le peuple américain ont cru qu’en éliminant Capone et en le confinant à Alcatraz, son gang s’effondrerait alors que le nouveau parrain du Chicago Outfit est son lieutenant Frank Nitti. La presse a donné du gangster l’image du génie du crime, seul responsable de la corruption politique et de la violence qui tenait alors la ville. Mais tous sont dans l’erreur. Bien sûr, Al Capone a instauré un modèle de hiérarchie dans les organisations criminelles mais avec sa mort, l’organisation ne disparait pas. Al Capone a fait de l’organisation de Torrio une entreprise moderne destinée à survivre à ses créateurs. La Prohibition lui a permis d’amasser assez d’argent pour pouvoir créer et diversifier un réseau la liant à d’autres groupes criminels : à New York, dans le New Jersey, à Buffalo, à Cleveland, à Kansas City, au Canada et dans les Caraïbes : tous ont été impliqués à des degrés divers dans la production et la logistique de la contrebande d’alcool. Ces groupes, au départ indépendants, sont maintenant en contact permanent. Toute la technologie moderne (téléphone, voiture, etc.) leur permet de faciliter les contacts et de créer un réseau très étendu du crime organisé dans différents domaines : drogue, prostitution, construction.

Culture populaire

Al Capone est sans aucun doute le plus célèbre et le plus populaire des gangsters américains du XXe siècle. C’est à ce titre qu’il a fait l’objet de nombreux articles, livres et films. Les interprètes d’Al Capone au cinéma sont nombreux : en particulier Wallace Beery, Rod Steiger, Neville Brand, Jason Robards, Robert De Niro et Ben Gazzara.

À la télévision, la « légende » d’Al Capone constitue l’un des thèmes de la série des Incorruptibles, commencée en 1959 et adaptée par la suite au cinéma par Brian De Palma, qui a donné naissance au mythe d’une rivalité personnelle entre le tristement célèbre « Balafré » et l’Incorruptible Eliot Ness.

Le 21 avril 1986, 181 chaînes du monde entier retransmettent en direct l’ouverture de la chambre forte d’Al Capone dans la cave du Lexington Hotel de Chicago, quartier général de son organisation, pensant y découvrir le magot du gangster jamais retrouvé par le fisc américain. Le mystère de la chambre forte d’Al Capone si médiatisé débouche sur… une chambre vide.


sources wikipedia

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