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Victoire allemande

, par

Le matin suivant, les parachutistes allemands à bout de forces, montent une nouvelle fois à l’assaut de la colline. A leur grande surprise, ils ne rencontrent aucune résistance. Avant même que toute l’importance de cette nouvelle ait pu être appréciée, le capitaine Kleye atterrissait à la limite ouest de la bande tenue par les Allemands : il venait se rendre compte de l’évolution d’ensemble des combats et put immédiatement informer Student.
Six avions chargés de ravitaillement ayant réussi à atterrir sur une plage, à l’ouest du Tavronitis, Student décide d’exploiter ce succès. A 9 heures, deux compagnies parachutistes qui n’avaient pu participer au largage de la première vague sautent à l’ouest du Tavronitis. Un parachutage de renforts à l’est de Pirgos tombe au beau milieu de la 5’ brigade néo-zélandaise et subit de lourdes pertes.
En apprenant que le terrain de Maleme est utilisable et la cote 107 occupée, Student lance ses troupes aéroportées. Le colonel Hermann Ramcke débarque avec là 5’ division de montagne, pour assurer la relève de Meindl évacué par air. Student nourrissait quelque inquiétude sur l’aptitude de Ramcke à excercer un tel commandement, mais en quelques jours, ce dernier va se révéler un chef solide et compétent.
Tandis que la noria des Junkers se pour suit, débarquant sans relâche leurs cargai sons d’hommes et de matériels, Ramck - forme le plan de nettoyer l’île d’ouest e est. Maleme était toujours sous le feu de• vieux canons italiens de la garnison, et 1. piste était entièrement couverte d’épave’ d’avions de transport. Le major Snowatzk rassemble quelques prisonniers et fait dé blayer le terrain en se servant, comme bull dozer, d’un char anglais capturé.
Cette nuit-là, les alliés contemplère avec espoir les pinceaux des projecteurs les lueurs des tirs d’artillerie qui illu naient la mer, vers le nord. La flotte ddébarquement du contre-amiral allemand Schuster avait été repérée au radar et interceptée par la « Force D » du contre-amiral Glennie. Pendant deux heures et demie, les croiseurs et destroyers britanniques frappèrent « de toutes leurs forces et de toute leur âme », selon le mot d’un de leurs commandants. Ils crurent fermement avoir fait subir aux Allemands et aux Italiens de lourdes pertes. En réalité, un grand nombre de naufragés furent repêchés ou purent rejoindre les îles voisines ; le convoi suivant put faire demi-tour avant d’être intercepté.
Cette « victoire » navale paraît de bon augure à Freyberg, qui vient de lancer sa contre-attaque contre Maleme. Deux bataillons néo-zélandais, soit 1 500 hommes, ont été engagés dans l’opération. Ceux-ci doivent effectuer une longue marche de nuit pour atteindre l’aérodrome ; mais ils se heurtent aux survivants du 3’ bataillon de parachutistes du major Scherber et aux rescapés du saut de renforcement de Pirgos du 21 mai. Ces deux poches de résistance retardent les Néo-Zélandais qui n’atteindront Maleme qu’à l’aube. C’est trop tard : la Luftwaffe fait la loi dans le ciel dès le lever du jour. L’attaque est décommandée.L’ordre de repli est donné

Student va désormais faire porter ses efforts sur Maleme. Les détachements d’Heraklion et de Rethymnon reçoivent l’ordre de se réunir et de fixer le maximum de troupes dans leurs secteurs. Pendant ce temps, le plus gros de l’appui de la Luftwaffe se concentre aux abords est de Maleme, tandis que la 5’ division de montagne tente de déborder le flanc des Néo-Zélandais. La manoeuvre allemande consiste à s’emparer de La Canée et de forcer le barrage de la vallée de la Prison pour rejoindre les parachutistes, toujours bloqués par la 10’ brigade néo-zélandaise. Le petit village de Galatas formait verrou à l’entrée de la vallée de la Prison. Les Allemands devaient absolument s’en emparer avant de se lancer plus avant. Quant à Freyberg, il devait absolument en garder le contrôle, ne fut-ce que pour donner à ses hommes le temps de se replier.
Le 24 mai, il a en effet, réalisé que ses forces ne pourraient pas tenir l’île ; la Royal Navy a, d’autre part, subi de lourdes pertes dans ses efforts pour appuyer la garnison. L’ordre de repli a été donné.
Le 25 mai, les Allemands sont à portée immédiate de La Canée, dont la route n’est plus défendue que par quelques débris d’unités alliées, appuyés sur l’éperon montagneux dominé par Galatas. Ils concentrent tous leurs moyens contre le village, qui est soumis à un déluge d’obus de mortiers. Ses défenseurs finissent par céder. Mais dans la soirée, une contre-attaque britannique très vigoureuse oblige les Allemands à abandonner le village.
Le 25 mai, Student en personne atterrit à Maleme. Le 27, les parachutistes ont pris La Canée. Les forces britanniques de la zone commencent alors une pénible retraite à travers les montagnes pour rejoindre le petit port de Sfakia, sur la côte sud de l’île. Les commandos du brigadier-général Robert E. Laycock vont mener avec dévouement et compétence des actions de retardement en couverture du repli de la garnison.
Le 28 mai, à Heraklion, le brigadier-général B. H. Chappel qui a reçu l’ordre d’évacuation fait embarquer tous ses hommes (sauf les Grecs). A Rethymnon, au contraire, le lieutenant-colonel Ian R. Campbell ne l’a pas reçu. Une colonne allemande de parachutistes finit par atteindre la ville ; de nombreux Australiens sont faits prisonniers.
Au cours des opérations d’évacuation la Royal Navy perd le croiseur Calcutta, et les destroyers Hereward et Imperial. A bord du croiseur Orion, chargé d’hommes à la limite du possible, une seule bombe au but suffit à tuer 260 hommes et en blesser 280.

A la fin du mois de,.mai, la Royal Navy avait évacué 18 000 hommes, presque le tiers de la garnison de l’île de Crète. Ses pertes étaient si lourdes qu’il fallut, bien à contrecœur, abandonner près de
5 000 hommes en Crète. Quelques-uns réussirent à trouver de petits bateaux sur lesquels ils tentèrent la traversée. D’autres gagnèrent les maquis de la montagne. La plupart durent se rendre.
Au total, les forces britanniques comptaient dans leurs rangs 1 742 tués, 1 737 blessés, 11 835 prisonniers. La Royal Navy eut neuf bâtiments de guerre coulés et 17 endommagés, et la R.A.F. perdit 46 avions.
La victoire coûtait cher aux Allemands. Sur un effectif total de 22 000 hommes,
6 000 avaient été mis hors de combat, dont 1 990 tués et 1 955 disparus. La Luftwaffe perdait 220 avions, planeurs compris, sur les 493 appareils engagés dans l’opération ; elle perdait surtout des officiers et des sous-officiers d’élite : le général Süssmann, commandant la 7’ division aérienne, le major Scherber, commandant le 3ebataillon du régiment d’assaut, le lieutenant von Plessen, un des pilotes spécialistes de planeurs.
La Luftwaffe perdait enfin la confiance que Hitler avait en elle. Deux mois après l’opération, le Führer déclarait à Student que « Le temps des parachutistes est fini. L’arme aéroportée ne vaut que par la surprise. Sans la surprise, il n’y a pas d’avenir pour elle ». Les pertes subies en Crète l’avaient durement touché et toute la persuasion des responsables de la Luftwaffe fut inpuissante à le ramener à des opinions plus mesurées.
Certes, les parachutistes furent utilisés à nouveau pour des opérations ponctuelles, mais plus jamais sur des objectifs majeurs. Or des débarquements par air sur Malte, Chypre, ou le delta du Nil, auraient peut-être pu infléchir le cours de la guerre.


sources : Connaissance de l’histoire ed hachette 1982 article de William Fowler

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