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Percée de Sedan

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La percée de Sedan est une offensive majeure et décisive pendant la Seconde Guerre mondiale, lancée le 10 mai 1940 par la Wehrmacht depuis l’Allemagne en traversant le Luxembourg et la Belgique (Province du Luxembourg) en direction de Sedan ; les troupes allemandes traversent le massif des Ardennes, jugé infranchissable par l’État-major français, et évitant ainsi la ligne Maginot, une ligne de fortifications s’étendant de la frontière franco-suisse jusque la frontière franco- belge. Les principales armées françaises et britanniques ont été attirées vers le nord de la Belgique.

Après avoir envahi les États neutres du Luxembourg et de Belgique, alors que les autres unités contrôlent le terrain et réduisent les poches de résistance, les 1re, 2e et 10e Panzerdivision du général Heinz Guderian se dirigent vers Sedan. Sur 7 divisions blindées, 3 sont sur le secteur de Sedan. Le plan d’attaque se concentre sur une zone de 5 km à vol d’oiseau (10 km en suivant le cours de la Meuse) entre les villages de Donchery et de Wadelincourt situés de part et d’autre de la ville de Sedan.

Côté français, la région était défendue par la 2e Armée (secteur de Longuyon jusqu’aux environs de Donchery) commandée par le général Charles Huntziger et la 9ème armée (secteur de Donchery jusque Dinant en Belgique) du général André Georges Corap protégeant la jonction entre la ligne Maginot et la frontière belge. L’attaque allemande se concentre à la jonction de ces deux armées composées essentiellement d’unités d’infanterie de faibles valeurs militaires. En arrière, dans la région de Châlons-sur-Marne étaient disposées en réserve trois divisions blindées françaises.

Prémices de la percée

Le 10 mai alors que toute l’attention est monopolisée par les combats en Belgique centrale, d’importantes divisions blindées allemandes, accompagnés de fantassins d’une grande valeur militaire traversent le Luxembourg et la Belgique orientale. En dépit de la stratégie de l’état-major français, ce secteur charnière entre la ligne Maginot et la frontière est fort mal défendu par des troupes ayant une valeur combative inférieure aux Armées françaises déployées en Belgique et surtout bien moins équipées en matériels modernes, notamment de D.C.A. La stratégie est guidée par une doctrine erronée de l’état-major français qui considèrent que le massif ardennais est infranchissable par des blindés, or ceux des Allemands le traverseront en deux jours.

Le 12 mai le haut commandement français se rend compte que l’attaque principale est dirigée sur Sedan et non pas vers la Belgique du nord comme en août 1914 (plan Schlieffen). Ce plan de bataille dit Fall Gelb (plan jaune) est le résultat d’une réflexion conjointe entre Hitler et le général von Manstein. Le plan dit aussi « coup de faucille » prévoit de leurrer l’état-major français en simulant une attaque par les Pays-Bas et la Belgique. Ce plan est à l’origine d’un des plus grands désastres militaires de la France.

Les forces en présence

Le secteur de Sedan est protégé par la 55e division formée essentiellement de troupes d’infanterie de 2ème réserve. Le 10 mai, un ordre du général Huntziger bouleverse le dispositif de défense en faisant remplacer dans un secteur des unités qui était familiarisées avec le terrain. La mise en place totale des unités se terminera que le 12 mai. Le 14 mai, au plus fort des combats, Huntzinger déménage son PC. Le long de la Meuse, des ouvrages fortifiés, casemates, fortins tous en bétons armés (beaucoup sont encore visible de nos jours suivant le cours de la Meuse) ont été construits dès 1938 et lors de la drôle de guerre. Mais beaucoup de ces ouvrages ne sont pas terminés et quand ils le sont, peu sont totalement équipés. Certains n’ont même pas de portes blindées, d’autres ont des canons inadaptés ou encore manquent d’affuts lances grenades... Les lignes de défense manquent de profondeur et de cohérence, les berges de Meuse ne sont pas protégées par des fils barbelés, les tranchées ne sont pas reliées entre elles. Les fantassins sont soutenus par de l’artillerie (canons de 75, 105 et 155 mm) et se trouve sur un secteur au sud de Sedan entre les villages de Frénois et Bulson dans la forêt de la Marfée (déjà lieu d’une bataille au Modèle:XVIIe siécle). Cette forêt est située sur un plateau dominant Sedan et la Meuse. Les transmissions se font par lignes téléphoniques enterrées et non par radio .

En face, des troupes allemandes de haute valeur militaire, très aguerries et entrainées se concentrent sur trois secteurs entre Donchery et Wadelincourt. Du groupement blindé von Kleist, 3 panzerdivisions avec leur infanterie sont sur le secteur de Sedan : la 1re division blindée à l’ouest de Sedan entre Glaire et Torcy, la 2e à Donchery, la 10e à Wadelincourt.

Les combats

* Les avants gardes allemandes sont tout près de la frontière (8 km de Sedan) quand tous les ponts du secteur de Sedan sont détruits le 12 mai en fin d’après midi. L’armée française attend l’assaut allemand sur la rive gauche de la Meuse.

* Le 13 mai à l’aube, les observateurs français voient de nombreuses colonnes allemandes apparaîtrent à la lisière des forêts au nord de Sedan. L’artillerie française tire efficacement, gênant la progression des troupes allemandes. Des centaines de bombardiers (Dornier, Heinkel et Junker) s’acharnent sur le secteur français. Ces bombardiers sont protégés de la chasse aérienne française et anglaise par des Messerschmitt Bf 109. Les stukas ju 87 avec leurs sirènes hurlantes ajoutent un effet démoralisateur et angoissant pour les défenseurs. L’artillerie anti-aérienne française "trop peu nombreuses" ne réussit pas non plus libérer le ciel. Les chars et canons autotractés allemands arrivés en bordure de la Meuse commencent à tirer.

* Vers 16 heures, les bombardements cessent. Sous le couvert d’obus fumigènes, des fantassins d’assaut allemands traversent le fleuve à bord de radeaux, de bateaux gonflables dans les trois secteurs prédéfinis. Après avoir subie les bombardements, les lignes de défense françaises sont complètement désorganisées, les fantassins allemands atteignent rapidement les casemates, fortins et tranchées qu’ils contournent si ceux-ci résistent trop. Beaucoup de défenseurs français sont hagards et abasourdis, certaines casemates se défendent héroïquement mais manque de soutien car beaucoup de liaisons téléphoniques sont coupées et les tirs d’artilleries, faute de renseignements précis, sont peu efficaces. Les fusées demandant du soutien d’artillerie sont mal interprétées ou passées inarperçues, de plus les batteries ont dû aussi se réorganiser après les bombardements. La confusion est quasi générale du coté français, beaucoup d’unités se débandent et de nombreux soldats sont fait prisonniers.

* En début de soirée, tous les ouvrages de défense entre Donchery et Wadelincourt sont tombés. Les Allemands ont établi une solide tête de pont sur la rive gauche de la Meuse en moins d’une journée. Dans la nuit les pionniers allemands peuvent construire des ponts flottants sur la Meuse afin de permettre le passage des blindées. Un premier pont flottant est construit à l’ouest de Sedan, près du village de Floing, au lieu dit "Gaulier" dans la cour de l’usine de l’Espérance. Toutefois le 13 mai au soir, aucun char allemand n’a encore traversé la Meuse.

* Le 14 mai, les blindés de Guderian sont sur la rive gauche de la Meuse, le dispositif français à la jonction des armées Corap et Huntziger est enfoncé malgré les tentatives de nombreux avions français et britanniques de détruire les ponts. La flak est très efficace, renforcés par la luftwaffe. Les Français se sont regroupés vers le village de Chéhéry, Guderian envoient immédiatement ses panzers vers ce lieu . Un mouvement de panique a affectés les troupes françaises qui ne sont pas repliées en ordre, à tel point que beaucoup de batteries d’artilleries lourdes ne seront pas détruites et les PC évacués.

Tentative de contre-attaque

Du 15 au 18 mai, une contre attaque française est tentée au sud de Sedan dans le secteur de Stonne, Raucourt, Sy par des chars lourds B1 et des fantassins français, dont beaucoup de troupes coloniales. Mais les blindés de la 3e DCRutilisés par petits paquets sont submergés par le nombre des panzers allemands. Les blindés de Guderian trouvent deux ponts intacts sur le canal des Ardennes, près d’Omicourt et de Malmy. La stratégie de Guderian d’utiliser les chars en masse, protégés par un fort soutien aérien fait merveille. Le colonel Charles de Gaulle la préconisait aussi quelque années auparavant mais l’état-major français n’a pas cru en sa doctrine. Par contre Guderian et Rommel l’ont retenue et mise en pratique. Cette stratégie sera théorisée par la suite sous le terme de blitzkrieg (la guerre éclair) et avait été mise en pratique lors de l’invasion de la Pologne en septembre 1939, au début du conflit. L’état-major français n’a retenu aucune leçon de ce conflit pendant la drôle de guerre, aucune remise en cause de la doctrine d’utilisation des chars.

Conséquences de la percée de Sedan

Le général Corap plus au nord n’ayant plus de liaison vers Sedan, débordé au nord et menacé au centre, ordonne un repli précipité sur la frontière française qui va dégarnir la 1re armée qui résiste en Belgique et oblige celle-ci à abandonner ses positions sur la trouée de Gembloux le 15 mai pour se replier sur la rive gauche de l’Escaut.

Malgré la résistance des Français et des Britanniques, les Allemands atteignent la mer à Abbeville le 21 mai, encerclant les armées françaises, britanniques et belges dans le nord de la France et en Belgique. Le Falb Geld (plan jaune) a fonctionné, les meilleures unités alliées, coupées de leur état-major, sont prises au piège dans une énorme poche.

Le 17 mai, une contre-attaque limitée à Montcornet est lancée par la 4e division cuirassée de réserve commandée par le colonel Charles de Gaulle , toutefois ce succès localisé, répété ensuite à proximité d’Abbeville, n’est pas suffisant pour contrarier les plans allemands.

* le 19 mai, le généralissime français Gamelin est limogé et remplacé par le général Weygand. Celui-ci reprend le plan de combat de Gamelin après qui préconisait au groupe d’armée du nord de redescendre au sud. Mais les armées se replient sur Dunkerque, où les Britanniques organisent le réembarquement de leur corps expéditionnaire lors de lopération Dynano. Ensuite, les Allemands vont déferler sur la France bousculant la ligne de défense mis en place par Weygand qui va de l’embouchure de la Somme jusqu’à Vouziers dans les Ardennes.

Les erreurs du commandement français

* La percée allemande, dite "percée de Sedan", s’est effectuée en fait sur un front qui va de Sedan au sud à Dinant au nord, avec notamment comme points de passage principaux Dinant et Monthermé. Cette avance rapide s’explique par la faute stratégique de l’état-major français (généraux Gamelin et Georges), d’avancer ses meilleures troupes en Belgique et aux Pays-bas à la rencontre supposée du gros des forces allemandes, alors que l’essentiel de l’offensive allemande se concentre sur le point le plus faible du dispositif français, bien plus au sud, dans le secteur des Ardennes, tenu par de faibles troupes d’infanterie qui vont faire face aux meilleures unités allemandes concentrées sur ce point de gravité du front. Des reconnaissances aériennes alliées avaient pourtant repéré les mouvements des unités allemandes dès le 10 mai.

* La surprise de la percée de Sedan, le manque de réaction rapide et l’usage dispersé des divisions cuirassées françaises mal soutenues par l’aviation lors des contre attaques, expliquent que les effets de la faute stratégique initiale n’aient pas pu être corrigés et la brèche « colmatée ». La doctrine de l’état-major français était basée sur la défensive et aucune leçon n’avait été tirée du début du conflit en Pologne en septembre 1939. Pendant plusieurs mois, les belligérants se sont regardés l’arme au pied, permettant aux Allemands de reconstituer leurs stocks divers. Toutefois les Français ont eux aussi profiter de cette période pour compléter leur armement et constituer quelques divisions blindées. Cette période, appelée la « drôle de guerre », va brutalement cesser le 10 mai 1940. Certains historiens pensent que la France était plus préparée pour une guerre longue, les effectifs en hommes étaient équilibrés et de valeur égale, les matériels étaient de valeur équivalentes. Mais mal employé face à des allemands qui ont exploité à merveille la ruse du plan jaune, les armées française vont subir une des plus grande défaite de leur histoire. Les pertes humaines françaises seront considérables car en un peu plus d’un mois de guerre effective plus de 90 000 combattants seront tués ou portés disparus.

* Pratiquement 70 ans avant, Sedan a été une précédente fois le théâtre d’opérations militaires décisives pour les Allemands. En effet lors de la bataille de Sedan du 31 août au 1er septembre 1870, une coalition des États allemands avait mis en déroute l’armée française précipitant la chute du Second Empire et l’avénement de la Troisième République. Ce 13 mai 1940, bien que le front fut plus étendu, l’effort principal de l’armée allemande s’est concentré sur le secteur de Sedan. Cette bataille fut aussi décisive et est restée dans l’histoire comme la percée de Sedan. La ville de Sedan va une nouvelle fois être à l’origine de l’agonie d’un régime politique qui sera aboli de fait le 10 juillet 1940 par l’Assemblée nationale (Chambre des députés et Sénat réunis) qui donna les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Ce dernier demande un armistice qui est signé le 22 juin 1940 à Rethondes et donne naissance au régime de Vichy.


sources wikipedia

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