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Fréjus, Toulon, Marseilles

, par

Au fur et à mesure que la journée du 15 août s’écoulait, la situation des troupes allemandes se dégradait. Les plages de la Riviera grouillaient de tanks alliés, de véhicules et de caisses de ravitaillement qu’un flot continuel continuait de renforcer. Dans la soirée, les forces alliées avaient fait 2 000 prisonniers et capturé six villes dont Saint-Tropez, tombé à 18h 30 aux mains du 15° régiment. Draguignan, Le Muy et Les Arcs étaient aussi sur le point d’être pris. Ces trois agglomérations devaient tomber en moins de 36 heures.
L’unique succès allemand fut remporté dans le secteur de « Chameau rouge », la plage de Fréjus. Les troupes du 142° régiment (36° division) ne devaient pas débarquer à Fréjus avant 14h, six heures après les autres débarquements. Les Allemands y avaient installé des canons à longue portée dans l’idée que si la côte méditerranéenne française devait être attaquée, c’était ici que les assaillants débarqueraient.
Les canons et les nids de mitrailleuses qui bordaient le rivage étaient si solidement retranchés qu’ils étaient intacts après les bombardements préliminaires. Ainsi la ligne de défense allemande se révéla-t-elle infranchissable à Fréjus. Les dragueurs ne purent approcher de la côte pour retirer les obstacles immergés. Les barges de débarquement d’infanterie qui tentèrent de se frayer un chemin en zigzagant à travers le rideau de feu allemand furent toutes repoussées.
Les forces alliées reçurent l’ordre d’abandonner Fréjus et de se diriger plus à l’est sur « Chameau vert » (Le Dramont). Les barges de débarquement transportant les trois bataillons du 142e régiment arrivèrent en vue de « Chameau Vert » à 15 h 34, pour découvrir que le 141° régiment (36e division) s’était rendu maître du terrain depuis plusieurs heures.
Au cours de la nuit du 16 août, une seconde vague d’invasion constituée des sept divisions de la 1" armée française, commença à débarquer à Cavalaire-sur-Mer et à Saint-Tropez. Par respect pour leur honneur national, le général Patch avait confié aux Français une mission particulière : la libération de Toulon et de Marseille. La date limite pour atteindre cet objectif avait été fixée au 24 septembre. Le général de Lattre de Tassigny, commandant la 1’° armée française, promit d’en finir en quinze jours. Il n’avait pas été appelé « le Roi Jean » par ses hommes pour rien. Dans cette affaire, de Lattre fut en avance de 27 jours.
Il décida d’investir les deux ports en même temps. Des unités de la 3° division algérienne du général de Monsabert devaient attaquer Toulon à partir des hauteurs situées au nord et au nord-ouest de la ville, en liaison avec les 6 000 goumiers endurcis de la 4° division marocaine de montagne du général Guillaume. Marseille fut confié à un détachement du 3e algérien, à la 1ere division des Forces Françaises Libres et à la 1’ brigade blindée du général Sudre.
Marseille et Toulon, les Français le savaient bien, étaient des objectifs redoutables et le restaient en dépit des bombardements aériens et navals organisés les 17 et 23 août pour affaiblir les défenses en prévision de l’assaut. Chaque port était défendu par 200 canons environ, allant du 75 au 200 mm. Ils étaient occupés par des garnisons puissantes et décidées : 15 000 hommes à Marseille et 25 000 à Toulon. Tous deux étaient solidement fortifiés. Toulon avait une ceinture de 30 forts, et Marseille un double système de défense, en plus d’abris bétonnés et des différents obstacles barr. les quatre principales routes d’accès.
Dans les deux cas, de Lattre eut retour une tactique d’étranglement. Le 21 aout Toulon fut encerclé par les Algériens Monsabert au nord et à l’ouest et par 2° corps à l’est. Les 22 et 23 août, l’étreinte des assiégeants commença à se resserra tandis que les Français progressaient à travers,vers les faubourgs vers le centre. Une fo qu’elles eurent pénétré dans Toulon, le troupes de de Lattre furent rejointes p. 2 000 F.F.I. et les féroces combats de ru qui s’ensuivirent durèrent une semaine.

Pour les Allemands, la bataille était perdue d’avance. L’un après l’autre, le bastions intérieurs qui protégeaient le camp retranché de Toulon tombèrent et dans 1. soirée du 27 août, le dernier embryon d résistance n’était plus constitué que de 1 800 Allemands tenant encore la presqu’ile de Saint-Mandrier. A 23h 45, le contre amiral Heinrich Runfus, commandant les défenses côtières allemandes en Provence, fit sa reddition officielle.
Dès lors, la capitulation de Marseille était imminente. De Lattre avait prévu d’encercler Marseille et de livrer combat aux Allemands dans un périmètre extérieur. Cette décision résultait en partie de ce que la ville était puissamment fortifiée et en partie de ce qu’il était nécessaire de conserver des troupes en réserve pour couvrir le flanc gauche de la 3e division U.S. voisine.
Cependant, les choses ne se déroulèrent pas comme de Lattre l’avait prévu. Les éléments de tête de la 3° division algérienne avaient à peine atteint le périmètre fixé qu’elles furent entraînées dans Marseille par des troupes de F.F.I. follement enthousiastes.Monsabert et ses 800 hommes se trouvèrent alors en position inconfortable. Ils furent assiégés pendant un moment par les Allemands, mais la pression se desserra avec l’arrivée de nouvelles troupes françaises. Les Français réduisirent l’une après l’autre les poches de résistance allemandes, de manière systématique ; le général Hans Schaeffer se rendant compte que ses troupes étaient sur le point d’être complètement anéanties, signa la capitulation, peu après l’aube du 28 août.
Les Français firent 37 000 prisonniers environ à Marseille et 17 000 à Toulon. Les pertes allemandes ne purent être dénombrées mais elles furent certainement plus importantes que celles des Français :
2 700 tués et blessés à Toulon et 4 000 à Marseille.
Au moment où Marseille tomba, l’opération « Dragoon » avait un bon mois d’avance sur le programme. Dès le 16 août, des éléments de la 36° division U.S. fonçaient vers le nord sur les talons de la XIXe armée, en pleine retraite dans la vallée du Rhône. Six jours plus tard, les Américains réussirent à les prendre de vitesse et firent route vers l’ouest pour prendre leur proie au piège au nord-ouest de Montélimar. La 11° Panzerdivision, qui était arrivée juste à temps pour couvrir la retraite, empêcha toutefois le piège de se refermer.
En dépit du violent pilonnage de l’aviation alliée, les Panzer réussirent à contre-attaquer avec suffisamment de force pour permettre au gros de la XIXe armée de s’échapper en direction de Loriol, et de là vers le plateau de Langres et la trouée de Belfort. Le 6 septembre, les Français, n’étaient plus qu’à 30 kilomètres de l’arrière-garde allemande. La XIXe armée réussit à les contenir et à se glisser au travers de la trouée. La 11e Panzer s’échappa en grande partie avec elle.
Bien que l’objectif principal ait réussi à s’échapper, la 36’ division avait infligé de très lourdes pertes aux Allemands ; elle avait fait 15 000 prisonniers, et détruit 4 000 chars, canons et autres véhicules.
Le 23 août, l’avance alliée vers le coeur de la France déterminait une zone de contour grossièrement rectangulaire limitée à l’est par un axe Cannes-Grenoble et à l’ouest par l’axe Martigues-Montélimar. Grenoble tomba le 23 août, suivi par Nice le 1" septembre, Lyon le 3 septembre et Autun le 9 septembre. La 1" division française libre, après s’être emparée d’Autun au terme de violents combats, contourna Dijon le 11 septembre. Les Allemands abandonnèrent promptement la ville.
Le 12 septembre vers 9 h, des éléments de la 1" division, progressant au nord de Dijon, rencontrèrent, dans la région de Sombernon, des éclaireurs de la 2e D.B. cette division blindée française faisait partie de l’aile droite de la IIIe armée du général George S. Patton. Ainsi s’effectua la jonction entre « Dragoon » et « Overlord » ; la tenaille nord-sud venait de se refermer. Trois jours plus tard, les forces de « Dragoon » furent intégrées à la VI` armée, sur le flanc droit d’« Overlord » et passèrent officiellement sous les ordres du général Dwight D. Eisenhower.


Connaissance de l’histoire ed hachette 1982

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