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Eperviers des mers


Flânant un soir de l’année dernière à Johannesburg ,j’ai acheté Wings of the sea. L’auteur m’était inconnu, la jaquette coloriée cependant m’avait séduit. Cédait un livre ; de plus pour ma bibliothèque aéronautique. A trois heures du matin, le lisais encore.

Rentré à Paris, je classais sans hésitation ce livre parmis mes favoris : Chasseurs, mes frères, The last enemy’ Pilote de guerre, Squadron will et Time enough to live.

Je l’ai fait lire à plusieurs camarades et tous ont été de mon avis. Ce n’est pas un ouvrage à prétention littéraire, c’est surtout le livre d’un témoin, qui a vu et senti les et qui les montre pris sur le vif Il n’est pas fignolé avec, le brio professionnel du Mitchener des Ponts à Toko-Ri. Ce n’est pas non plus le document humain Hillary mais cependant, pour tous ceux qui ont été " dans L- coup ", il y a quelque chose dans ce livre qui empoigne. C’est d’abord un très grand reportage sur la guerre aérienne de Corée. A vrai dire, c’est le seul qui, sans tomber dans la littérature type c guerre psychologique > dont les Américains nous ont inondés, soit vivant, vécu et vrai. En un mot, c’est le seul qui nous apprenne quelque chose sur les opération -Air de cette nouvelle guerre d’Espagne, qui s’est déroulée si loin et dont seuls les échos, déformé, la Propagande des uns et des autres, ont pu nous parvenir.


Le décousu apparent de l’histoire, qui ressemble à un journal au jour le jour, correspond bien à la vie heurtée du pilote de guerre. Tout y est rassemblé dans un laps de temps très court - la mort, l’amour, l’évasion reposante dans une autre forme de guerre - cela explique l’épisode du destroyer, superflu à première vue, mais indiscutable ment authentique et qui égale les meilleures histoires de Forrester.


Dans tout cela, c’est l’intérêt documentaire qui prime. Mais l’histoire, qui se trouve brodée sur cette toile de fond, est poignante. La crise de conscience du commandant Baume paraîtra peut-être excessive à certains : pourtant, c’est peut-être là que nous, les vieux du métier’, qui en avons vécu les heures les plus tragiques, avons trouvé les épisodes les plus prenants. Nous savons bien qu’il est un moment où la chair et le système nerveux arrivent à écraser l’espoir et la volonté. Il arrive trop souvent que, plus l’homme a été brave dans le passé, plus il a tordu ses nerfs jusque au point de rupture, moins il peut trouver dans ses libres brisées de quoi soutenir même l’amour-propre le plus élémentaire. Et alors c’est la pente fatale vers la peur dans le dégoût de soi-même, d’autant plus rapide que le hiatus entre les deux périodes de guerre et de tension a été grand.

Nous avons tous vu comment cette peur suit le processus traditionnel de la jalousie d’abord, de la haine ensuite contre tous ceux - les jeunes évidemment - qui ont les muscles neufs, le courage clair des vingt ans que nous n ’avons plus. Les grandes joies du pilote et surtout du chasseur sont celles que lui apportes le courage solitaire, exaltant parce qu’il est sans témoins.

Mais c’est aussi le drame, car sans le soutient du nombres ou de la masse, il est très vite usé . Ce métier ne tolère pas la moindre défaillance professionnelle, surtout sur un porte-avions.


La médecine moderne guérit bien des blessures, même les plus atroces, mais ce que le pilote perd à chaque confrontation avec la mort subitement apparue, rien ne le refaire ou le remplacer. Comme disait l’un camarades : " Les coups durs sont pour les jeunes conversation joyeuse au mess. Pour les anciens ils deviennent des avertissements. C’est l’épée dont le fil casse brin par brin et à chaque chose se brise dans le coeur de l’homme. C’est le drame de Baume. Que ceux qui liront ce livre aient de lui, car ce n’est pas un personnage imaginaire. Avec angoisse, et avec pudeur aussi - car nous les cachons yeux des autres qui ne sont pas de chez nous - avons tous connu, au pied du mur, nos Baume, tristes, chers frères d’armes. Pierre Closterman

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